 Cet article approfondit l’article Bonnes Pratiques/Pour Débuter/ la protection intégrée (1)
Cet article approfondit l’article Bonnes Pratiques/Pour Débuter/ la protection intégrée (1)
La « Protection Intégrée » des cultures a de nombreuses définitions, ce  qui induit des incompréhensions entre les parties intéressées à la  question phytosanitaire.
Plusieurs concepts ont une définition proche. Quelques précisions sont nécessaires
La lutte biologique
L’OILB (OIBC in english) (Organisation Internationale de Lutte biologique) est l’organisation  internationale, regroupant essentiellement des chercheurs, qui  développe, anime et promeut les moyens de lutte biologique contre les  ravageurs. Les moyens biologiques de lutte contre les  ravageurs comprennent l’utilisation d’auxiliaires biologiques  (prédateurs de parasites, etc.), le piégeage par phéromones, etc.
L’OILB  a sa propre définition de la « Production Intégrée », qui inclut  la protection intégrée des plantes. Voir Integrated Production, Principles  and Technical Guidelines ( in english), publié 2004
La lutte intégrée
Selon la directive 91/414,  citée par l’article  « lutte intégrée » de Wikipedia, la lutte intégrée est : «  L’application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques,  biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la  sélection des végétaux dans laquelle l’emploi de produits chimiques  phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la  présence des organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel  apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. »
L’agriculture raisonnée
L’agriculture raisonnée  est définie réglementairement en France par le décret 2002/631 d’avril  2002. Pour être « qualifié », l’agriculteur doit respecter une centaine  d’exigences dont en particulier la maîtrise des intrants agricoles ainsi  que des effluents et des déchets produits par l’exploitation  et   l’usage justifié de moyens appropriés de protection des cultures et de  la santé des animaux de l’exploitation. Voir article  « agriculture raisonnée » de Wikipedia.
L’agriculture intégrée (très proche de la notion  « d’agriculture durable »)
L’agriculture intégrée consiste en une  approche globale incluant la lutte intégrée.
Beaucoup de concepts  très proches entrainent une certaine confusion : la production intégrée selon l’OILB ( in english) (déjà évoquée plus haut),  l’agriculture intégrée (voir article  « agriculture intégrée » de Wikipedia), l’agriculture durable selon  le Réseau  Agriculture Durable…
Ces notions sont à la croisée de deux approches de nature profondément différentes :
– une approche « communicationnelle » visant à  présenter de façon positive une opposition à certains aspects de  l’agriculture moderne, en particulier dans son utilisation de la chimie.  Une telle approche peut même aller jusqu’à la promotion d’une  alternative à « l’agriculture intensive » elle-même présentée  négativement.
L’agriculture écologiquement intensive, avec ses adjectifs  apparemment contradictoires, constitue une approche/réponse intéressante  de ce point de vue : intensivité et respect de l’environnement ne sont  pas contradictoires…
– une approche scientifique nécessitant de nombreuses informations précises, de la recherche et une appréhension globale de l’environnement de la culture. Cette approche scientifique est rigoureuse, exigeante, en perpétuel progrès et apporte des éléments concrets sur le long terme à l’agriculture moderne : meilleure maîtrise des cycles des parasites et prédateurs, des interactions, des équilibres nutritionnels, des contraintes pédo-climatiques, etc.
La protection Intégrée (IPM) dans la directive Utilisation Durable des pesticides
L’article 14 du projet de directive sur l’utilisation durable des  pesticides, adopté en janvier 2009, prévoit la promotion des méthodes de  la protection intégrée des cultures (IPM : Integrated Pest Managment)  par les Etats Membres auprès de leurs producteurs.
La mise en  application des principes de la protection intégrée est obligatoire à  partir de Janvier 2014.
L’Annexe III de la directive « utilisation  durable » définit les grands principes de la protection intégrée.
Voir les extraits relatifs à la protection intégrée des cultures dans la directive Utilisation Durable relative
Cependant, l’interprétation donnée dans les faits à la notion de  protection intégrée peut avoir des conséquences importantes.
Il est  donc important que les producteurs, leurs organisations et toute la  filière, en particulier fruits et légumes fassent valoir un point de vue  ambitieux et réaliste.
L’AREFLH (Assemblée des Régions Européennes  Fruitières Légumières et Horticoles) a élaboré une proposition  de norme pour le secteur des fruits et légumes.
Voir la page  du site de l’AREFLH consacrée à ce débat.
Voir leur  proposition de norme ( in english)
