Les Infos 10-19 du 26 novembre 2010
« Diversifier la  protection des plantes » (Conférence Endure)
Sous ce  titre, Endure, réseau européen de recherche, vient  de rendre compte de ses travaux pour fournir des outils et des  stratégies de mise en place de la protection intégrée en Europe.  Voir PointsChauds1009.
Comme  le montre ce document  présentant les résultats de 4 années d’activité d’Endure,  deux logiques cohabitaient dans cette conférence : d’une part une  recherche théorique centrée sur la réduction de l’usage des pesticides  (et non pas de réduction des risques), basée sur des modèles ; d’autre  part, une volonté d’initier et de développer un réseau de conseillers  agricoles à l’échelle européenne sur des actions concrètes.
Pour  amplifier cet aspect opérationnel et utile, il reste à faire vivre et à  développer la base d’informations déjà  disponibles sur le site d’Endure (mainly in English, mais beaucoup d’informations en français).
Plus de détails pour  les membres dans un prochain PointsChauds.
« Une nouvelle  étude montre la sécurité des fruits et légumes » (South  West Farm Press, USA)
Sous  ce titre (in english), South West Farm Press rend compte  d’une étude exécutée par des universitaires et officiels  concernant la sécurité de fruits et légumes. Voir site  de présentation de l’étude (in English) par The Alliance  for Food and Farming.Voir l’intégralité  de l’étude (in English).
The Alliance for Food and  Farming (une association d’agriculteurs) avait demandé  cette étude suite à une campagne de l’Environmental Working Group  (Alliance d’ONG environnementalistes) qui dénigrait la « Dirty Dozen »  (sale douzaine) de fruits et légumes qui seraient à éviter compte-tenu  de leur niveau de résidus.
La conclusion des experts est  nette : La campagne de l’EWG s’appuie sur des données vagues et n’a  aucune base scientifique sérieuse.
La réglementation  définissant les limites maximum résidus est rigoureuse et  protège les  consommateurs.
La consommation de  produits phytosanitaires en baisse (Terre-Net / UIPP)
Sous  le titre « Marché  des produits phytosanitaires en crise – La consommation en recul de  plus de 10 % en 2009/2010 », Terre-Net interviewe JC Bocquet,  UIPP (Union des Industries de Protection des Plantes). Celui-ci explique  cette baisse de la consommation par des données climatiques et  économiques conjoncturelles, mais aussi par les effets  structurels du Grenelle de l’environnement qui amène les agriculteurs à  raisonner de plus en plus leurs interventions. Il note aussi :  les céréaliers « qui ont un petit peu trop tiré sur la protection » se  sont retrouvé en difficulté. Il conclut : « Il ne faut pas aller  trop loin en terme de baisse des utilisations ».
« La coccinelle  asiatique envahit nos jardins » (La Nouvelle République)
Cet  article de la Nouvelle République décrit en détail cette  coccinelle asiatique, sa pullulation, ses dégâts…
Cette coccinelle  envahissante n’est peut-être pas celle qui a été introduite  intentionnellement en tant que dévoreuse de pucerons. Cependant cet  incident montre concrètement que les moyens biologiques de  protection des plantes ne sont pas anodins, et doivent être évalués sans  a priori quant à leur impact environnemental et sanitaire,  comme leurs collègues conventionnels.
Modifier  génétiquement les insectes pour les combattre ?
Dans lesInfos1013,  nous signalions la stérilisation des insectes nuisibles comme méthode à  l’étude de protection des plantes. L’EFSA (Agence de  sécurité des aliments de l’UE) a publié une étude sur  le développement possible d’insectes génétiquement modifiés et sur les  méthodologies à mettre en œuvre pour évaluer le risque environnemental  lié à cette pratique. La modification génétique pourrait par  exemple être utilisée en libérant des insectes incapables de transmettre  des maladies.
Voir résumé et étude  complète (all in English).
Lutte intégrée  contre les limaces en culture de pomme de terre (Adalia)
Dans  un article paru dans Fiwap Info et signalé par Adalia,  D Rykmans passe en revue les bases et les possibilités de mise en place  d’une lutte intégrée contre les limaces en culture de pomme de terre en  Belgique et dans le nord de la France, combinant l’évaluation  de la nuisibilité et les moyens agronomiques, biologiques et chimiques.
Tout sur Tuta  absoluta
B Peiffer de la liste hygiène a établi un dossier  de liens scientifiques à un  niveau international sur Tuta  Absoluta, dont « Biologie  du ravageur et stratégies de protection : Situation actuelle et  perspectives » qui est une présentation du CTIFL aux  journées de Carquefou de septembre 2010. Cette  présentation complète et actualise celles déjà mentionnées dans LesInfos1013.
Tout sur le mildiou  de la pomme de terre et de la tomate (B Peiffer)
B  Peiffer de la liste hygiène a établi un dossier  de liens scientifiques à un  niveau international sur le mildiou (phytophthora infestans)
« Des champignons  pour une agriculture moins chimique » (Le Soleil,  Québec)
Sous  ce titre accrocheur, cet organe de presse grand public du  Québec explique en quoi l’utilisation des mycorhizes pourrait  constituer un moyen d’économiser les engrais, en particulier phosphatés.  Le sujet est plus complexe que ne le suggère cet article et les espoirs  sont très inégaux selon les plantes, les conditions agronomiques (sol,  climat…). A suivre.
A lire : « Le  principe de prévention – le culte de la santé et ses dérives »
Ce  livre, signalé  par Education Santé, est une critique du principe  de prévention, pourtant plus concret et réaliste que le principe de  précaution (avec lequel il ne doit pas être confondu). Il  « dénonce à juste titre les excès d’une politique de santé qui tend au  risque zéro de manière de plus en plus obsessionnelle, stigmatisant au  passage les ‘déviants’ avec un discours moralisateur digne du plus bel  obscurantisme religieux. Le propos des auteurs n’est pas pour autant  libertaire sans nuance, ils ne nient pas la nécessité d’une prévention,  qu’ils souhaitent plus éthique, plus légitime, plus efficace, et moins  médicale… » Non connecté à la question phytosanitaire, cette lecture  peut cependant intéresser nos lecteurs sensibilisés aux questions de  santé publique.
Patrick Peretti-Watel, Jean-Paul Moati, Le  principe de prévention – le culte de la santé et ses dérives, La  République des idées, Seuil, 2009, 104 pages, 10,5 euros.
« Les pesticides  sont partout !… et alors ? »
Sous  ce titre (in English et traduction rapide en  français), J Stossel, éditorialiste sur Fox Business Network  sur les questions de consommation, écrit un article rapide, sans  nuance mais rafraîchissant, en défense des produits de  l’agriculture conventionnelle. Son argument porte principalement  sur la question des résidus dans l’alimentation. Les aspects agricoles  et environnementaux mériteraient sans doute un point de vue plus nuancé  ou une analyse plus détaillée.
Catastrophisme  écologique : trop c’est trop ! (Alerte-Environnement)
Sous  ce titre, Alerte Environnement relève des indices  d’une « green fatigue » : « le comportement  écologique » serait « en déclin ». On relève même une citoyenne  déclarant : « Parfois, je jette une boîte de conserve dans la poubelle  non triée. C’est mon côté rebelle. Je les emmerde tous avec leur  intégrisme écolo ! ».
Autre aspect de cette green fatigue :  l’orthorexie (l’obsession de manger sain) et autres angoisses.  Conclusion d’Alerte Environnement : « Reste à savoir maintenant  si le Pr Dominique Belpomme et André Cicolella vont ajouter  l’éco-anxiété et l’orthorexie à leur longue liste des maladies créées  par l’homme… »
Pour sourire :  appel pour la liberté et le droit de mentir (Blog  Imposteurs)
« L’appel  pour la liberté et le droit de mentir sur les dangers des OGM » propose entre autres le « rétablissement pour de la peine de mort par  pendaison avec des cordes en chanvre bio (la chaise électrique devant  être rejetée car l’électricité distribuée en France est à 90% d’origine  nucléaire) en cas de critique des arguments contre les OGM ».
On  devrait sans aucun doute élargir cet appel à la thématique « produits  phytosanitaires »…
