Bonnes pratiques, Pour débuter

La protection intégrée (1)

29 avril 2011

Au préalable
La protection phytosanitaire ne se résume pas à l’application de produits phytopharmaceutiques. Pas plus que la santé ne se résume à l’absorption de médicaments… De tout temps, les producteurs ont employé des méthodes destinées à optimiser l’état nutritionnel et sanitaire des plantes qu’ils cultivent. Les développements de la science agronomique permettent de comprendre, de maîtriser, de préciser, d’améliorer ces méthodes : ce sont les « Bonnes Pratiques Agronomiques »,  préfigurant « l’agriculture intégrée », terme utilisé aujourd’hui.

La protection intégrée des cultures (IPM in English) consiste à comprendre précisément tous les mécanismes par lesquels la plante se défend, les favoriser et les complèter lorsque c’est nécessaire par l’application de produits phytosanitaires.

 


La directive 2009/128

Selon la Directive 2009/128, dite SUD (sustainable use directive), la  «lutte intégrée contre les ennemis des cultures» est : « la prise en considération attentive de toutes les méthodes de protection des plantes disponibles et, par conséquent, l’intégration des mesures appropriées qui découragent le développement des populations d’organismes nuisibles et maintiennent le recours aux produits phytopharmaceutiques et à d’autres types d’interventions à des niveaux justifiés des points de vue économique et environnemental, et réduisent ou limitent au maximum les risques pour la santé humaine et l’environnement. La lutte intégrée contre les ennemis des cultures privilégie la croissance de cultures saines en veillant à perturber le moins possible les agro-écosystèmes et encourage les mécanismes naturels de lutte contre les ennemis des cultures ». Voir la définition de la protection intégrée dans la directive 2009/128 : 0910SUD2009_128.pdf.

Base scientifique

Beaucoup de concepts très proches entrainent une certaine confusion : la production intégrée, la lutte biologique, l’agriculture intégrée, l’agriculture durable ou raisonnée…

Mais tous s’appuient sur une base scientifique, de manière à intervenir sur les cultures uniquement si nécessaire et de la manière la plus efficace et la plus respectueuse de l’environnement possible. Cette approche scientifique est rigoureuse, exigeante, en perpétuel progrès et apporte des éléments concrets sur le long terme à l’agriculture moderne : meilleure maîtrise des cycles des parasites et prédateurs, des interactions, des équilibres nutritionnels, des contraintes pédoclimatiques, etc.

Les méthodes alternatives ou complémentaires sont par exemple pour le désherbage : le « désherbinage » (combinant désherbage chimique sur le rang et binage mécanique entre les rangs), le désherbage thermique ; pour la lutte contre les ravageurs : l’utilisation d’auxiliaires biologiques (prédateurs de parasites), le piégeage par phéromones, etc.

La directive 2009/128 sur l’utilisation durable des pesticides, adopté en janvier 2009, prévoit la promotion des méthodes de la protection intégrée des cultures (IPM : Integrated Pest Managment) par les Etats Membres auprès de leurs producteurs.

La mise en application des principes de la protection intégrée est obligatoire à partir de Janvier 2014. Cependant, l’interprétation donnée dans les faits à la notion de protection intégrée peut avoir des conséquences importantes.

Lors de la concertation et de la préparation de la mise en application de la directive 2009/128, ForumPhyto contribue à ce que les producteurs, leurs organisations et toute la filière, en particulier fruits et légumes fassent valoir un point de vue ambitieux et réaliste, car la traduction de cette directive se répercutera de manière très significative dans les pratiques au jour le jour des agriculteurs.

L’essentiel
En un mot, la protection intégrée, c’est déployer tous les moyens disponibles (agronomiques, chimiques, mécaniques, biologiques, etc.) pour éviter que la présence de prédateurs (insectes, champignons…) devienne dangereuse pour la culture en cours en réduisant les risques environnementaux et en respectant la santé de l’utilisateur. La directive européenne 2009/128 encourage son développement et rend son application obligatoire en 2014.

 

Pour aller plus loin, voir article Bonnes Pratiques/pour aller plus loin/la protection intégrée (2)