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LesInfos 0910

17 juin 2011

LesInfos 0910 24 juillet 2009

Résidus de pesticides dans l’alimentation dans l’UE en 2007 (EFSA)

L’EFSA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments) a rendu public son rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments en 2007. Dans son communiqué de presse, l’EFSA précise que « 96% des échantillons analysés sont conformes aux Limites Maximales de Résidus (LMR) » et aussi « la présence de pesticides dans l’alimentation — et même le dépassement d’une LMR — n’entraîne pas nécessairement de problème du point de vue de la sécurité des aliments. Quand une LMR est dépassée, l’exposition doit être calculée de façon à pouvoir évaluer si ce dépassement présente un risque potentiel pour les consommateurs. »

Le MDRGF accuse la France de faire figure de mauvais élève et est repris par de nombreux médias sans vérification. Pourtant L’EFSA souligne également qu’il « est difficile de réaliser une comparaison précise » entre pays et entre années du fait des évolutions et des différences entre plan de surveillance. Ceci est particulièrement bien étayé dans le rapport complet et ses annexes (in english). Voir également l’article de Campagnes et Environnement.

 

La loi Grenelle 1 adoptée de façon consensuelle

Avant l’adoption finale de la loi Grenelle 1 effective le 23 juillet, Le Monde pouvait titrer « Consensus final pour le Grenelle de l’Environnement ». Pour une vue détaillée des débats concernant la discussion loi Grenelle 1, voir les pages dédiées sur les sites du Sénat et de l’Assemblée Nationale.

Dans un communiqué de presse de l’AFP repris par le Figaro, JL Borloo, ministre de l’écologie, rappelle les grands objectifs de la loi dont « la réduction de moitié des pesticides en 10 ans sous réserve de l’existence de techniques alternatives ». Concernant les usages orphelins, l’amendement Soulage qui prévoit une dérogation à la réduction d’utilisation des produits phytopharmaceutiques pour les cultures mineures, a été intégré dans l’article 31 : « Cette réduction ne doit cependant pas mettre en danger des productions, notamment les cultures dites mineures. »

 

Certification Haute Valeur Environnementale (HVE) (COMOP, Ministère de l’Agriculture)

Le Comité Opérationnel (Comop) a publié ses propositions pour une  « certification environnementale des exploitations agricoles ». Voir communiqué de presse, discours de M Barnier,  rapport du Comop.

Des expérimentations terrains destinées à valider la faisabilité et la « pertinence » des indicateurs retenus pour les niveaux 2 et 3 (voir p9 à 12 du rapport) ont été menées. Certaines remarques ont été prises en compte dans la version finale. Cependant, pour le niveau 3 (Haute valeur Environnementale, le plus élevé), l’indicateur « poids des intrants dans le chiffre d’affaire hors aides », proposé par la FNE, a été maintenu tel quel, malgré les critiques « particulièrement vives [pour celui-ci] qui, selon les agriculteurs testés, ne reflète absolument pas l’impact environnemental du système de production mis en œuvre sur l’exploitation mais dépend largement de facteurs extérieurs (conditions pédo-climatiques, contexte macro-économique, évolution des prix des intrants et des produits…). ». Voir également p56 sq des annexes du rapport

Reste aux exploitations dont le système ne permet pas d’accéder au niveau 3 par cette option à postuler via l’option A, qui apparaît cependant plus complexe à mettre en œuvre.

 

Nouvelles dérogations 120 jours

Le Ministère de l’Agriculture a publié de nouvelles « dérogations 120 jours ». Ces dérogations d’utilisation sont destinées à faire face à certaines impasses phytosanitaires concernant en particulier fraise, noisetier, agrumes, haricot, mâche, carotte et plantes à parfum. Elles complètent celles précédemment accordées : voir BL0903.

Même si de nombreux usages restent non pourvus et mettent les producteurs dans une situation inextricable, ceci constitue un témoignage supplémentaire de la prise en compte de la question des usages orphelins par les pouvoirs publics.

 

Vers une « reconnaissance mutuelle des systèmes d’évaluation » (Comité Franco-Espagnol)

Suite au 15ème comité mixte franco-espagnol des fruits et légumes réuni le 15 avril 2009, le communiqué du ministère français de l’agriculture mentionne : « Afin d’activer l’homologation de nouveaux produits phytosanitaires, notamment pour les usages orphelins, et d’optimiser les ressources humaines et économiques disponibles, l’Espagne et la France s’engagent à travailler conjointement pour que la reconnaissance mutuelle des systèmes d’évaluation devienne une réalité. » Les producteurs de fruits et légumes seront très attentifs à tous les progrès pouvant aller dans ce sens, conforme par ailleurs à la nouvelle réglementation européenne.

 

Exemples de « bulletin de santé du végétal »

Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, l’Etat s’est désengagé des avertissements agricoles et a confié la surveillance sanitaire des plantes sur le territoire aux organisations professionnelles. L’Etat centralise les informations au niveau régional et les diffuse gratuitement via des « bulletins de santé du végétal » disponibles sur Internet. Les coopératives sont invitées à participer aux réseaux régionaux, en particulier dans la réalisation des observations de terrain. Plusieurs régions, se basant sur une expérience acquise antérieurement, ont d’ores et déjà mis en place leurs bulletins de façon opérationnelle.

Voir par exemple les bulletins disponibles en Normandie, en Picardie.

 

Vidéos sur les bonnes pratiques phytosanitaires (Arvalis)

Arvalis a publié 6 vidéos brèves, claires et pédagogiques sur les bonnes pratiques phytosanitaires : Transport, stockage, équipement et vérification du pulvérisateur, préparation du traitement, fin du traitement, équipements de protection individuelle. Indispensable !

 

Le négoce allemand des fruits et légumes réagit aux attaques de Greenpeace

Mi-juin, Greenpeace a publié un rapport (auf deutsch) dénonçant la présence de résidus de diméthoate dans des cerises et fraises espagnoles et françaises. Le DFHV (représentant le commerce des fruits et légumes en Allemagne, équivalent de l’ANEEFEL et/ou de l’UNCGFL) a réagi publiquement (auf deutsch) à cette attaque. Le DFHV a insisté sur le fait que ni les LMR, ni la dose de référence aiguë n’avaient été dépassées et que le rapport de Greenpeace était donc inapproprié.

 

Un nouveau camouflet pour Pr Belpomme (Agriculture et Environnement)

Après les critiques faites au Pr Belpomme par des scientifiques (voir LesInfos0905), A&E signale le jugement sévère de l’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques). Les parlementaires accusent le Pr Belpomme d’avoir « théâtralisé » la question de la chlordécone et « d’employer un procédé oblique lorsqu’il s’exprime sur cette question à la télévision ». Le rapport accuse également « les calculs et les courbes du Pr Belpomme de procéder d’une méthode statistique inappropriée ». etc.

Il faut dire que le Pr Belpomme, arguant qu’il « ne s’occupait plus de ce sujet », a refusé d’être auditionné par l’OPECST, fait sans précédent de la part d’un « agent public, fût-il professeur hospitalo-universitaire ». Ce qui ne l’a pas empêché, depuis, de signer un article et de s’exprimer sur la chlordécone dans le cadre de l’université populaire de Ségolène Royal…

 

Eau du robinet : 3 académies en colère

Après la sortie médiatique de David Servan-Schreiber sur les dangers de l’eau du robinet pour les malades du cancer (voir lesInfos0909), les Académies de Médecine, de Pharmacie et de l’Eau publient un communiqué qui ne mâche pas ses mots : les recommandations de D Servan-Schreiber constituent « un déni de la science, un mépris de la médecine et une atteinte au respect des patients ». En outre, « les académies alertent notamment sur ce nouvel exemple de déstabilisation de l’opinion qui consiste à évincer les scientifiques pour obtenir que, sous la pression d’une opinion manipulée, des mesures de précaution soient prises sans la moindre évaluation de leur impact et en galvaudant des questions sanitaires majeures comme l’eau et le cancer. »

Voir également article de Maxi-Sciences et Alerte-Environnement qui titre : « Yves Calvi tacle le WWF »

D Servan-Schreiber, quant à lui, persiste et signe (voir Santé-Actu) en faisant appel au principe de précaution et à l’opinion publique comme pour la téléphonie mobile…

 

« L’enviro-romantisme blesse l’Afrique » (Globe and Mail, Canada)

Cet article (in english, résumé en français) fait beaucoup parler de lui au Canada. La célèbre éditorialiste Margaret Wente y montre la nécessité, pour nourrir un monde avec 9,5 milliards d’habitants, d’une agriculture moderne, basée sur la science, y compris avec OGM. Elle fustige les ONG porteuses d’une attirance malsaine des classes moyennes-aisées occidentales pour une agriculture paysanne fantasmée… A lire !

 

Alerte au cannabis dans l’air des villes !

Cet article d’Alerte Environnement mérite attention parce qu’il peut être lu au second degré, c’est-à-dire indépendamment de ce qu’on pense de la légalisation du cannabis. Ce qui pose réellement problème : Certains s’alarment lorsque des taux inférieurs (mais de pesticides) se retrouvent occasionnellement dans l’air. Mais ne s’alarment pas quand on retrouve tous les jours ces taux de cannabis…. Parce que c’est naturel ?