Les Infos 10-02 du 25 janvier 2010
Conférence cultures spéciales et usages orphelins : Conclusions officielles
Huit organisations européennes ont organisé une conférence européennes sur les cultures spéciales et les usages orphelins avec la participation de représentants d’autorités européennes et nationales. Voir LesInfos0918. Les conclusions officielles (in english) de cette conférence viennent d’être publiées. Les points saillants : importance de la protection phytosanitaire des cultures de spécialité pour la santé publique ; besoin d’une plus grande coordination pour trouver des solutions et, en particulier, re-institution des groupes de travail de l’UE ; coopération entre tous les partenaires, publics et privés, de la filière pour optimiser l’application de la directive « utilisation durable » ; nécessité d’un fonds de promotion sur les usages orphelins à l’image du programme IR4 des USA.
Effets de la combinaison de produits chimiques (Conseil Environnement de l’UE)
Le Conseil environnement de l’Union Européenne a adopté des conclusions demandant à la Commission de prioriser la protection du public aux expositions à de multiples substances chimiques. Il est en particulier demandé que la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens soit défini d’ici 2010. Cette déclaration est plutôt dans la logique du règlement REACH, mais le règlement sur la mise en marché des produits phytopharmaceutiques est également évoqué.
Colloque Agriculture Durable
Dans LesInfos1001, nous avions déjà évoqué ce colloque organisé par G César, sénateur, et A Herth, député. Voir le compte-rendu complet avec des résumés de tous les exposés et les débats des deux tables rondes.
Bruno Le Maire sur les pratiques et les décisions environnementales
Agriculture & Environnement rend compte du discours de B Le Maire, ministre de l’Agriculture devant Orama (syndicat FNSEA des grandes cultures). B Le Maire a déclaré : « parfois, [le gouvernement] a voulu aller trop loin et trop vite sans prendre en considération l’impact économique et social des décisions qu’il prenait pour l’ensemble des exploitants agricoles français » ou encore « certains semblent avoir oublié que si les contraintes sont nationales, la réalité des marchés, elle, est bien européenne ! Par conséquent, toute contrainte nationale supplémentaire, qui n’est pas respectée également par nos partenaires européens, signifie moins de compétitivité. »
Selon Agra-Presse, B Le Maire a indiqué avoir proposé formellement à Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno, respectivement ministre et secrétaire d’Etat à l’Ecologie, la mise en place d’un « groupe de coordination » qui interviendrait de façon « systématique » sur les décisions environnementales afin de discuter de leur impact sur l’agriculture. « Dans le respect du Grenelle, pour toute nouvelle mesure environnementale, je souhaite que l’on mette en place une étude d’impact », a précisé Bruno Le Maire.
Interview de Pascale Briand (DGAL) (Campagnes et Environnement)
Pascale Briand, Directrice générale de l’alimentation au Ministère de l’Agriculture, dans un long entretien à Campagnes et Environnement, veut « renouer le lien entre nos concitoyens et l’agriculture ». Concernant la question phytosanitaire, sont abordés : les usages orphelins, la résorption du retard d’instruction à l’AFSSA, les Bulletins de Santé du Végétal et le plan Ecophyto 2018.
Ecophyto2018 vu par Emmanuelle Soubeyran (SDQPV) (Phytoma)
Emmanuelle Soubeyran, Sous-directrice de la qualité et de la protection des végétaux au Ministère de l’Agriculture, s’explique longuement sur Ecophyto 2018 dans Phytoma 629 de décembre 2009. Par exemple : « Le but final est de diminuer les risques encourus. » La diminution des volumes joue son rôle, « mais utiliser des produits moins dangereux, ce qui limite le danger, est un moyen complémentaire de diminuer le risque. Or les nouvelles spécialités autorisées ont en général de meilleurs profils toxicologiques et environnementaux. Les substituer à d’anciennes spécialités va dans le bon sens ». Voir également l’encadré sur les usages orphelins.
Pommes aux USA :20 ans après la crise de l’Alar… (TimesUnion)
Cet article de TimesUnion (in english) montre que la question des résidus continuent de préoccuper des consommateurs, même quand les limites légales sont respectées et même s’il est reconnu que les pratiques des producteurs ont largement évolué.
« PIClég, pour des solutions durables et économiques » (Campagnes et Environnement)
Campagnes et Environnement consacre un article à la démarche PICLeg qui « aura permis la mise en place de neuf projets de recherche pour un budget total de 10,2 millions d’euros », avec la collaboration du CTIFL et de l’INRA. Ces projets peuvent contribuer à résoudre les impasses phytosanitaires en légumes à moyen et long terme. Voir le site de PICLeg pour plus d’informations.
Environnementalisme et professionnels (Réussir Fruits et Légumes)
Suite à une série d’articles donnant la parole à des associations environnementalistes, la revue Réussir Fruits et Légumes, sollicite en décembre la réaction de professionnels de la filière : S Vigano (De Sangosse), B Géry (Collectif Sauvons les fruits et légumes), D Crabos (Cofruid’Oc). Ils constatent tous que « le débat sur les phytosanitaires est complètement biaisé » et la nécessité de la pédagogie et du réalisme.
Combinaisons de protection : normes à revoir selon l’Afsset (la France Agricole)
Selon la France Agricole, l’AFSSET (Agence de sécurité de l’environnement et du travail) recommande de revoir les normes de mise sur le marché des combinaisons de protection contre les risques chimiques. Dans BL0906 de juillet 2009, ForumPhyto avait mentionné une étude qui pointait le manque de fiabilité de ces combinaisons.
Il faut rappeler que le port d’une combinaison n’est qu’un aspect des bonnes pratiques. Voir la page de ForumPhyto consacrée aux bonnes pratiques phytosanitaires qui renvoie vers de nombreux liens.
Un arboriculteur condamné après la mort d’abeilles
La presse spécialisée rend compte de la condamnation d’un arboriculteur (cidriculteur) suite à la mort d’abeilles. Voir AgriSalon, Univers Nature. Il est à noter que l’arboriculteur a été condamné du fait du non respect des conditions d’utilisation, malgré l’absence d’analyses sur les abeilles retrouvées mortes.
« Bangladesh : Les empoisonnements aux pesticides font des ravages » (ONU)
Sous ce titre, IRIN, un site de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, fait état des pratiques d’utilisation des pesticides au Bangladesh. Les applicateurs, par manque de formation, voire analphabétisme, ne prennent souvent aucune mesure de protection. « En outre, beaucoup de pesticides continuent à être vendus sur le marché, sans nom ou sous de fausses étiquettes ».
Ne pas confondre débats scientifiques et débats démocratiques (Union Rationaliste)
C’est l’appel que lance cet article de l’Union rationaliste. « La confusion entretenue entre l’évaluation scientifique d’un risque et sa gestion est une source majeure d’incompréhension entre les scientifiques et les citoyens que la communication médiatique peut accroître encore quand elle se montre plus occupée de sensationnel que de relation objective des faits. »
Lutte contre la Zeuzère par confusion sexuelle (Adalia)
La Zeuzère (Zeuzera pyrina) est un dangereux lépidoptère xylophage dont les chenilles s’attaquent à de nombreuses espèces d’arbres fruitiers (pommier, poirier, noyer…) et d’arbres et arbustes d’ornement. Un essai, conduit au Portugal en verger de noyers, afin d’éprouver la possibilité de lutter contre ce ravageur par confusion des mâles avec la phéromone sexuelle, a été couronné de succès. Voir article d’Adalia.
Exemple d’insecticide « du futur » contre carpocapse (Ouest France)
Sous le titre, « À Angers, un labo invente l’insecticide du futur », X Bonnardel (Ouest France), explique en fait l’amélioration et la combinaison de techniques déjà opérationnelles dans les vergers contre les carpocapses (papillon dont la larve est le « ver » des pommes). « L’arme fatale » est la combinaison de « trois couches successives, un appât sexuel, un virus tueur d’insecte et une molécule insecticide chimique. Le mode d’action fait penser au fameux rasoir à trois lames de la publicité »
« Routes fleuries pour les abeilles » (Agri-Salon)
Le Ministère de l’Ecologie et du développement durable annonce le lancement d’une expérimentation visant à semer des espèces végétales mellifères sur les accotements routiers. Voir article d’Agri-Salon. Il s’agit de lutter contre la régression des pollinisateurs en leur offrant de la nourriture plus continument le long de l’année.