Les Infos 10-05 du 14 mars 2010
Le DG SANCO dénonce  les LMR privées (source Freshfel)
Début mars, lors  du 10° anniversaire de l’EFSA (agence de sécurité sanitaire de l’UE),  Robert  Madelin, directeur général de la santé et de la consommation  de l’Union Européenne, a appelé à ce que la science ait « plus  de poids, et non pas moins », dans les décisions. Il a  en particulier critiqué les supermarchés qui établissent des LMR  (Limites maximum de résidus) privées qui diffèrent de celles établies  scientifiquement par l’UE. Il est difficile pour un producteur  d’ananas de Côte d’Ivoire de comprendre pourquoi il doit produire un  ananas « sans pesticide » quand il respecte les exigences de l’UE.  Cependant, selon R Madelin, il n’y a pas d’espoir que la Commission  interdise réglementairement ces LMR privées.
Pendant ce temps, la  Commission Européenne est en train de préparer les lignes  directrices volontaires pour les certifications privées, pour  les simplifier. En ce qui concerne les LMR privées,  deux points importants doivent être relevés dans ces lignes  directrices :
– Toute allégation communiquée au  consommateur devra être basée sur une preuve vérifiable et, si cela est approprié, avoir une base scientifique solide.  Cette base scientifique (par exemple études et indicateurs) devra être  disponible librement sur Internet.
– Les certifications qui incluent des règles de santé et d’hygiène au-delà des exigences  légales ne devront pas afficher leur produit  comme étant plus « sûrs » qu’un autre produit du marché.
Consulter  le projet  de lignes directrices volontaires  (in english) pour les  systèmes de certifications privées.
Sécurité des  aliments : « Profils » des Etats Membres de l’UE (FVO,  DG SANCO) 
Régulièrement,  le FVO (Food and Veterinary Office) observe et rapporte la  façon dont les Etats Membres de l’UE contrôlent la qualité et la  sécurité des aliments (d’origine végétale ou animale), mais  aussi le bien-être animal… Les « profils » des Etats Membres,  tous disponibles sur cette page (in english) permettent d’avoir une vue globale sur leur  organisation.
Les profils du Danemark,  de la Suède,  de la France et de l’Italie (all in english) ont été réactualisés en 2009.
Le législateur  canadien ré-enregistre la simazine
Après une récente  ré-évaluation, la PMRA (Agence chargée de la protection des plantes au  Canada, dépendant du Ministère de la santé) vient de renouveler  l’homologation de la simazine (in english) sur de nombreuses  cultures : maïs, arbres fruitiers, fraises, etc. La simazine  est un désherbant polyvalent, très utile aux producteurs qui peuvent  l’utiliser. Des mesures spécifiques accompagnent ce renouvellement pour  protéger la santé humaine et l’environnement : équipement de protection  individuelle, délai de ré-entrée, dose réduite pour le maïs et les  fraises, zones non-traitées, restriction dans les parcelles drainées,  etc.
Pour plus de précisions, voir exemple  d’étiquette (in english) avec les cultures, les doses et  toutes les précautions d’emploi. La simazine est interdite en  Europe depuis plusieurs années…
Bonnes pratiques  pour prévenir la résistance aux insecticides (Western  Farm Press, USA)
Cet  article détaillé (in english) décrit l’arsenal nécessaire  pour lutter durablement contre les insectes ravageurs : mesures  préventives, seuils d’intervention, emploi d’insecticides  avec modes d’action diversifiés…
Eric Brennan, chercheur  travaillant avec l’USDA, y promeut également le semis de  passerage (alyssum) pour abriter des syrphes et autres insectes utiles  dans les cultures de brocoli ou de laitues romaines. On rejoint  là la notion « d’agro-biodiversité fonctionnelle »  exposée dans LesInfos1001.
Les organismes de  démoustication lancent l’alerte
Sous le titre « Les  organismes de démoustication décrivent « une situation extrême voire  dangereuse«  », Les Infos Vertes rendent compte de l’alerte  lancée par l’ADEGE (Agence nationale pour la démoustication). Du fait de  l’évolution de la réglementation européenne, les opérateurs de  la démoustication « qualifient la situation actuelle « d’extrême voire  dangereuse » puisqu’ils ont à leur disposition une gamme de plus en plus  réduite d’insecticides alors que les menaces de maladies transmises par  les moustiques se confirment. »
Ils lancent un appel pour  que l’Etat prenne ses responsabilités, c’est-à-dire prenne les moyens  pour l’homologation et la commercialisation à un prix abordable « d’une  pluralité d’insecticides de nouvelle génération répondant à l’efficacité  attendue et à la préservation des milieux. »
« L’Adege  demande à être consultée en amont de tout projet de modification des  règlements européens concernant les activités de ses membres et de toute  transcription en droit national »
Agriculture : en  finir avec la malbouffe (LCP)
La Chaîne Parlementaire  a mis en ligne un débat vidéo très général  sur l’agriculture avec H Nallet (PS, ancien ministre de  l’agriculture), N Forissier (UMP), P Desbrosses (agriculteur bio), C  Pées (Euralis).
La question phytosanitaire y occupe une place  importante. A voir…
 « Principe de  précaution : la contre-attaque a sonné » ( ?) (S Le Fol)
Tel  est le titre (sans point d’interrogation) de l’article  de Sébastien Le Fol dans son blog lié au Figaro. Il y  encourage la lecture de « l’inquiétant  principe de précaution », livre (PUF) de Gérald  Bronner, maître de conférences de sociologie à la  Sorbonne.
Comment  fabrique-t-on une crise sanitaire… virtuelle ? (Amgar  Blog)
A Amgar,  dans son blog lié à la revue Process Alimentaire, se fait le relais  d’une provocation du Pr A Aurengo, membre de l’Académie de médecine.   Toutes les recettes pour fabriquer une crise sanitaire virtuelle !  Cerise sur le gâteau : « Si le principe de précaution permet  d’entamer des études, il active parallèlement les peurs »…
 « Du sucre, de  l’argile ou des champignons au service des plantes » (Agra-Presse)
Sous  ce titre, Agra-Presse rend compte des recherches sur les  méthodes alternatives (que l’on devrait appeler méthodes  complémentaires) qui progressent. Le sucre semble prometteur pour réduire les attaques de carpocapse (le « ver » de  la pomme), le kaolin (une argile blanche) permettrait  de réduire les pontes du puceron vert du pêcher… Reste à  surmonter les contraintes administratives françaises et européennes,  dénoncées par G Paillotin, président d’Ecophyto 2018.
Sharka en  Rhône-Alpes : responsabilité de l’INRA ? (suite : démenti de l’INRA)
Nous  avons déjà évoqué cette question dans LesInfos1004.  Dans le quotidien Midi Libre, l’INRA  répond aux accusations de dissémination du virus de la  Sharka qui attaque gravement les vergers de fruits à noyau.
Débat sur  l’utilisation du carbofuran contre le charançon de la tige aux USA
Un  journal agricole américain publie un long article sur les difficultés  des producteurs de tournesol (in english) pour la protection de  leurs cultures contre le charançon de la tige (stem weevil) depuis  l’interdiction du carbofuran par l’agence américaine de  l’environnement (EPA). Une bataille juridique est en cours.
Amflora :  remue-ménage politique autour de l’expertise en France :
L’autorisation  de la pomme de terre transgénique Amflora déclenche un « remue-ménage  politique en France » selon le titre de A&E  (Agriculture et Environnement)
L’EFSA (Agence de séurité sanitaire européenne) répond aux attaques de  certaines ONG et de… C  Jouanno.
M  Kuntz, sur son blog « OGM : environnement, santé et  politique »,  montre à quel point le débat sur les OGM  en France est biaisé, en particulier du fait de comités instrumentalisés  par le gouvernement.
Le développement du  bio contesté par les producteurs bio ?
Dans une lettre  ouverte, les associations des producteurs de fruits et  légumes bio (APFLBB, Bio Loire Océan, etc.) alertent : l’importation (de  produits bio) (…) « répond à une demande en produits exotiques, hors  saison ou à bas prix que nous ne pouvons et ne voulons pas proposer aux  consommateurs pour des raisons éthiques, techniques ou économiques. » Ce  constat et d’autres « ne se retrouvent ni dans la communication  institutionnelle, ni médiatique. » « De son côté, le  consommateur n’est pas en mesure de faire de vrais choix, son intérêt ne  résidant pas dans un développement purement quantitatif, mais dans la  participation active à une filière saine et cohérente »
Pour sourire  (jaune) : Ne goûtez pas les produits phytosanitaires avant emploi !
Sous  le titre « les  pesticides provoquent l’impuissance s’ils ne sont pas correctement  manipulés » (in english), plusieurs  journaux reprennent une actualité diffusée par le Daily Graphic  (Ghana) : des enquêtes sur les pratiques concrètes ont révélé que certains  agriculteurs vérifiaient l’efficacité (« potency ») de leurs produits  phytosanitaires avant emploi en les goûtant ( !!), entraînant  ainsi des problèmes de santé, dont l’impuissance (« impotence ») chez  les hommes…
On ne le répétera jamais assez » : la formation  aux bonnes pratiques phytosanitaires, en particulier lors de leur  manipulation, est une clef essentielle pour la santé des opérateurs et  de leur entourage.
