Bonnes pratiques, Histoire protection phytosanitaire

Histoire de la protection phytosanitaire

15 juil. 2011

AU PREALABLE

A partir du moment où l’homme s’est mis à cultiver des plantes pour se nourrir, il a fallu qu’il les protège des attaques des insectes, rongeurs, champignons et mauvaises herbes nuisibles. Ces plantes sont devenues plus vulnérables puisque rassemblées en un même endroit.

Face aux parasites et aux mauvaises herbes envahissant nos cultures, nos aïeux étaient très démunis. Soit ils subissaient, impuissants, en priant qu’une partie de la récolte soit épargnée, soit ils utilisaient des méthodes de protection moins efficaces et plus contraignantes.

Quelques exemples en images :

Ramassage de larves de doryphoresRamassage de larves de doryphores vers 1950 (image extraite d’un exposé du directeur du Service de la Protection des Végétaux de Rennes en 1995).

 

 

La lutte contre les vers blancs (larves de hannetons) au XIX° siècle (image extraite de La Nature, 1889)

 

 

 

Entre la fin du XIX° siècle et la fin de la seconde guerre mondiale, les producteurs disposent de moyens chimiques de plus en plus nombreux tels que soufre et cuivre sous des formes diverses, mais aussi arséniates, roténone, huiles minérales, etc.  Souvent non sélectives, polluantes, persistantes dans l’environnement, ces substances sont de plus appliquées dans des conditions rudimentaires :

Application hivernale d’arséniate sur arbre fruitier vers 1920 (photo Syngenta, extraite de Histoire de la protection des cultures de 1850 à nos jours)

 

 

 

Aujourdh’ui, pour être homologué, un produit phytosanitaire doit présenter des garanties de plus en plus nombreuses, surtout sur les plans environnement et innocuité :
Composition d’un dossier d’homologation type en 1950, 1970, 1990 :

 

 

 

Avec les progrès scientifiques, surtout à partir des années 1980, les industries de protection des plantes ont élaboré des produits de plus en plus spécifiques, moins persistants, actifs à faible dose, plus sûrs pour l’utilisateur comme pour l’environnement. Les matériels de traitement ont été également grandement améliorés : qualité et précision de pulvérisation, meilleure protection de l’utilisateur, etc. Contrairement à une idée reçue, les produits phytosanitaires sont utilisés à doses de plus en plus faibles ET sont moins toxiques :

Diapositives présentées par l’UIPP à l’OPECST (Assemblée Nationale) en 2009

 

 

 

 

En l’absence des solutions chimiques modernes, comme par le passé, la production agricole nécessiterait du travail pénible et les récoltes  seraient très aléatoires. Une culture mal protégée impliquerait parfois qu’on laboure, sème, mette de l’engrais, taille, bine pour… rien. Ce qui représenterait une atteinte importante à l’environnement.

Pourtant les techniques modernes sont souvent présentées dans leur versant négatif et en opposition à l’agriculture « d’autrefois», présentée, elle, de façon idyllique, sans pesticides, sans engrais, sans machines.

Les techniques modernes de l’agriculture permettent maintenant de produire en quantité suffisante des aliments sains et de qualité, à des coûts abordables par tout consommateur, et sans gaspillage d’intrants.
Formation et information, équipements améliorés, meilleure connaissance des cycles des plantes, parasites et des auxiliaires, produits phytosanitaires plus spécifiques, plus sûrs et moins rémanents : la filière agricole (producteurs, coopératives, centres de recherche et d’expérimentation, firmes phytosanitaires, etc.) tend vers toujours plus d’efficacité et moins d’impacts sur l’environnement et la santé humaine, etc.)

 

Les conditions de vie à la préhistoire selon le New Yorker, mai 2006

 

 

 

Pour aller plus loin, voir les « références sur l’histoire de la protection phytosanitaire »