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Réglementation phyto : « contournement » par l’UE ou « fausses révélations » ?

06 avril 2012

Selon Générations Futures (GF), organisation militante anti-pesticides, la Commission Européenne est coupable d’une « nouvelle ‘invention’ mise au point en 2007 dans le secretdu Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire où siègent des représentants des Etats et de la Commission ». Cette invention aurait « conduit à l’acceptation de pesticides avec des données manquantes ou dangereux !
Au contraire, pour le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France (CSLFLF), « l’association écologiste transforme en scandale un processus administratif transparent et limité dans le temps pour « faire du buzz ». »

GF est particulièrement virulent

Visiblement GF manque de mots assez durs pour décrire et expliquer ce qu’ils appellent un contournement de la réglementation par les autorités européennes elles-mêmes : « violation grave des règles », « mépris systématique », « deal étrange », « cadeau à l’industrie »…

Voir le dossier de GF : résumé, dossier complet

Hans Muilerman de PAN Europe (Pesticide Action Network), partenaire européen de GF, rajoute : « « Il est inacceptable que les Etats membres et la DG SANCO perdent leur temps avec ces pesticides dangereux uniquement parce qu’ils ont peur de représailles de l’industrie ! Les régulateurs négligent leur mission de protection des personnes et de l’environnement et préfèrent mettre plus de pesticides sur le marché, ce nombre étant passé de 250 en 2008 à 350 à l’heure actuelle! »

Rien que ça !

L’information de GF a été reprise sans distance, sans véritable vérification et sans contrepoint par de nombreux médias, dont Le Monde, Le Nouvel Observateur,….

Voir par exemple Actu-Environnement et Good Planet.

 

Car, en fait GF feint d’oublier que :

La procédure qu’ils attaquent aujourd’hui de façon si virulente a été établie en toute transparence et avec toute la publicité nécessaire en 2008.

Cette procédure n’implique aucun allègement, ni aucun cadeau. Elle n’a eu pour conséquence que de reporter les décisions définitives, pour les substances concernées, d’inscription ou de non-inscription à l’annexe 1 (l’inscription  à l’annexe 1  est la première condition indispensable pour une utilisation dans l’UE).

– Oui, le nombre de substances inscrites est passé de 250 en 2008 à 350 aujourd’hui. Il faudrait cependant un minimum d’honnêteté. D’une part, près de 1000 substances étaient utilisables en UE en 2000 la plupart sur la base des anciens critères nationaux (contre près de 350 aujourd’hui sur la base des critères européens). D’autre part, parmi les 100 substances inscrites entre 2008 et 2012, un nombre important sont de nouvelles substances, y compris pour l’agriculture biologique.

– Le principal problème aujourd’hui en matière de protection phytosanitaire, , du fait des évolutions règlementaires, est bien le nombre important d’usages orphelins, en particulier sur les cultures mineures, y compris en agriculture biologique.

 

Seul, pour l’instant, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France (CSLFLF) a réagi de façon critique en titrant « les fausses révélations de Générations Futures ».
Voir le Communiqué de presse du CSLFLF.

Une réponse argumentée des autorités européennes pourrait sans doute être utile pour ne pas laisser des organisations hostiles par principe propager un « buzz » calomniateur supplémentaire.