Europe et international, Union Européenne

L’EFSA sur le grill…

22 mai 2012

Le Parlement européen a décidé de reporter l’approbation des comptes de 3 agences européennes, dont l’EFSA (agence européenne de sécurité des aliments). Cette décision constitue un camouflet symbolique ; et fait suite à des accusations de conflits d’intérêt.

lalibre.be (La libre Belgique), dans un article par ailleurs équilibré, rend compte de la position de l’eurodéputé vert José Bové, pour qui la Commission Européenne est « désormais « au pied du mur », et doit « s’engager pour que des mesures rapides et drastiques soient prises afin d’assurer l’indépendance et la transparence de l’Efsa et des autres agences » européennes censées défendre les citoyens. »

 

La position des médias

De nombreux médias prennent fait et cause pour cette version de l’incident.

Le Monde titre « Le Parlement européen inflige un camouflet à trois agences de l’Union européenne » et les agences sont « épinglées pour une gestion contestable des conflits d’intérêts »

Sous le titre « OGM: Démission de la présidente de l’EFSA pour conflit d’intérêt », Romandie News reprend le communiqué de l’AFP.

Articles analogues sur Actu-Environnement et le Journal de l’Environnement,

 

La réponse de la Commission

La Commission répond travailler pour une définition de règles précises pour améliorer l’indépendance et la transparence des agences et répondre ainsi aux attaques. Mais pour cela, « il faut créer un climat de confiance, et il faut de la patience ».

D’un autre côté, la Commission Européenne soutient la présence d’intérêts privés dans les agences européennes : « Une personne qui représente l’industrie n’est pas nécessairement vendue à l’industrie, mais elle peut déterminer les besoins pour élaborer les règlements européens » selon le commissaire européen John Dalli. D’ailleurs, si les industries sont représentées dans les agences, les organisations de  consommateurs et autres le sont aussi.

 

Au-delà des premières apparences, ce conflit met sur la scène publique le problème difficile de l’expertise scientifique et de sa place dans les processus  de décisions politiques et/ou règlementaires. Un bon expert est indépendant des industries, mais aussi vraiment compétent.
Il doit être de plus indépendant des ONGs parmi les plus radicales, qui déguisent parfois leur position en pseudo-science. Ce n’est pas forcément le plus facile…

Pour aller plus loin, lire « La disqualification des experts : faits et remèdes (Académie des Sciences Morales et Politiques) »