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Jardiner avec la lune ? une vieille lune…

24 juil. 2012

Jardiner avec la lune : beaucoup de jardiniers amateurs, et même professionnels, y croient plus ou moins fermement. Marcel Kuntz, CNRS, signale dans une récente gazette de l’AFIA ce document (« jardiner avec la lune : mythe ou réalité ? ») publié par la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France) qui « tente de faire la part de la science et de l’obscurantisme ».

Le document comporte trois parties : .

1) Quelques éléments astronomiques et sur les aspects symboliques et les traditions astrologiques

2) Evolution historique du concept de relation entre jardinage et lune.

3) Réponse à la question initiale

La bibliographie et la sitographie sont abondantes (malgré quelques bugs de détails dans certains  liens, aisément rectifiables)

A mentionner :
http://pfz.free.fr/Lune_hommes/lune_hommes.htm

et www.cals.ncsu.edu/agexed/aee501/moon.ppt (diaporama in English)

Nous retiendrons essentiellement les éléments suivants :

Cette pratique est très enracinée historiquement et symboliquement. Les premières remises en doute de la réalité des influences de la lune viennent des expériences des agronomes du XVII° et XVIII° siècles. L’un d’entre eux conclut : « il faut abandonner ces pratiques comme tout à fait ridicules et opposées à la bonne physique qui est toujours soumise à l’expérience ».

Au XX° siècle, l’influence de la lune est remise au goût du jour par R Steiner, « anthroposophe », et père de la biodynamie. Il « s’appuie sur les résultats expérimentaux (1936) et les écrits de Lily Kolisko. Ceux-ci n’ont pas fait l’objet d’analyses statistiques et n’ont jamais été publiés dans des revues scientifiques, mais les essais réalisés sur carottes, tomates et pois sont étayés par quelques photos spectaculaires ».

Dans les années 1960, Maria Thun, qui fait référence aujourd’hui encore pour les partisans de la biodynamie, « intriguée par des résultats déviant des préceptes de Kolisko », a expérimenté sur la base de cycles lunaires beaucoup plus complexes et combinés avec les signes du zodiaque. « Ceci aboutit à des contraintes assez surprenantes telles que : « Le 1 er  ne jardinez pas après 7h35 » ou « le 20 ne jardinez pas entre 7h10 et 7h15 » »

Depuis, à de nombreuses reprises, des agronomes ont expérimenté les conseils de Maria Thun ou de Lily Kolisko. Sans succès : soit aucune différence statistique, soit quelques résultats faibles, sous la condition de traitements statistiques douteux…

« Par ailleurs, il est frappant de constater que les écrits qui mentionnent des effets positifs ne proposent aucune explication ni hypothèse cohérente »

Conclusion globale et modérée du document de la SNHF, « Autrement dit, si ces effets lunaires existent, ils sont non seulement faibles et inutilisables mais, pour le moment, inexpliqués. »


Malgré la valeur scientifique de cet exposé, il n’ébranlera pas massivement et rapidement ce mythe de l’effet de la lune sur les plantes, très profondément enraciné. Il a au moins le mérite d’en offrir une vision historique et de montrer concrètement ce que la démarche scientifique peut offrir pour tester des croyances populaires.
Il constitue indéniablement un document de référence par la vaste documentation sur laquelle il s’appuie.

Lire l’intégralité du document de la SNHF.