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La Chine face au « protectionnisme vert » des pays développés

23 août 2012

Sous le titre « Les exportations agricoles chinoises face au protectionnisme vert », le Quotidien du Peuple, organe officiel du Parti Communiste Chinois, explique les progrès et les difficultés des entreprises agricoles chinoises à l’exportation. Parmi ces difficultés : les mesures Sanitaires et Phytosanitaires prises par l’UE, les USA et le Japon ; mesures souvent abusives selon la Chine.

Par exemple, La Chine dénonce les pratiques du Japon qui a adopté en 2006 un « système de liste positive pour les résidus de produits chimiques agricoles présents dans les aliments » : « Le système impose, en plus des normes déjà existantes, des niveaux maximums de résidus pour 758 produits chimiques en usage dans l’agriculture, et une limite uniforme de 0,01 partie par million pour les résidus non explicitement mentionnés. Son entrée en vigueur a pour effet que les produits alimentaires contenant des résidus dont le niveau dépasse la norme admise sont interdits au Japon. Le système de liste positive est vu comme la norme sur les résidus la plus rigoureuse au monde. »

« Le protectionnisme vert est devenu aujourd’hui un obstacle majeur pour les exportations agricoles chinoises. » Il ferait perdre chaque année au secteur agricole chinois près de 10 milliards de dollars à l’exportation ».

« La « théorie de la menace chinoise », alimentée par le développement économique fort et régulier du pays, est peut-être une des raisons sous-jacentes qui expliquent que les pays étrangers érigent tant d’obstacles relevant du protectionnisme vert », commente Zhong Funing, professeur d’agronomie et conseiller à la FAO (Organisation de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture).

 

Face à ces difficultés, les autorités chinoises sont combatives et se veulent optimistes : « les entreprises chinoises doivent composer avec le protectionnisme vert de manière honnête, en améliorant la qualité de leurs produits (…) Le gouvernement chinois a mis en place des politiques qui répondent aux besoins du secteur agricole national. Dans les cinq prochaines années, il prévoit optimiser la structure opérationnelle de l’agriculture et introduire des mesures pour améliorer la qualité des produits agricoles. Un système d’alerte précoce est aussi à l’étude pour les obstacles techniques. Les représentants du gouvernement ont l’intention de participer plus activement au processus d’élaboration des règles dans les organisations agricoles internationales s’occupant d’échanges commerciaux pour s’assurer que les intérêts des pays en développement soient respectés.

Les exportations agricoles sont une importante source de revenus pour beaucoup des pays les plus pauvres du monde. Pour autant que les règles du jeu soient équitables et que les obstacles ne se multiplient pas, le marché mondial des produits agricoles pourra profiter aux fermiers du monde dans les années qui viennent. »

 

Certains ironiseront en pensant aux scandales sanitaires qui touchent la production chinoise, y compris agro-alimentaire, ces derniers mois. Pourtant, il ne faut pas faire erreur : la Chine progresse rapidement, y compris sur le terrain de la qualité, de la certification et des contrôles. L’attitude chinoise est donc bien plus qu’une revendication opportuniste.