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Rapport annuel de l’EFSA sur les résidus de pesticides dans les aliments

13 mars 2013

Logo EFSA L’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) vient de faire paraître son rapport sur les résidus dans l’alimentation en 2010. Ce rapport montre un bon taux de conformité des aliments. Le taux de conformité aux LMR (Limite Maximum de Résidus) est de 98,4 % pour le programme coordonné par l’UE, et de 97,2 % pour les programmes nationaux, qui font également l’objet du rapport. Pour la première fois, le rapport de l’EFSA a également testé une approche innovante de l’exposition alimentaire, connue sous le nom d’évaluation des risques cumulés.

Voir le communiqué de presse de l’EFSA (en français, in English).
Voir le résumé du rapport, le rapport dans son intégralité (8MO), annexes I, II, III, IV (all in English)
Voir une vidéo d’explication de l’EFSA (in English) sur l’évaluation des risques concernant les mélanges de résidus (question de l’effet dit « cocktail »)

L’EFSA a également publié un « FAQs » (Questions-Réponses) (en français, in English) qui mérite toute l’attention des lecteurs de ForumPhyto.
Il y est exposé, en langage très pédagogique, toutes les informations permettant de répondre aux interrogations du grand public, particulièrement sensible à la question des résidus.

Extraits (avec mises en gras par nos soins) :

« 5. Les LMR sont-elles équivalentes aux niveaux de sécurité toxicologique?
Non, les LMR ne sont pas des limites de sécurité toxicologique en tant que telles. Elles sont fixées pour refléter le niveau minimal d’un pesticide pouvant être utilisé pour obtenir une protection efficace des plantes, c’est-à-dire pour maintenir les récoltes en bonne santé et éviter leur destruction par suite de maladie et d’infestation. Les LMR sont souvent fixées à des niveaux très inférieurs aux limites toxicologiques. De plus, la présence de pesticides dans des aliments à un niveau dépassant la LMR n’implique pas obligatoirement un problème de sécurité.
(…)
12. Quels sont les résultats du rapport concernant l’évaluation de l’exposition d’origine alimentaire?

 

L’évaluation de l’exposition d’origine alimentaire a été réalisée en tenant compte des 178 pesticides couverts par le programme 2010 de contrôle coordonné par l’UE. L’évaluation de l’exposition à long terme, qui a été réalisée pour chaque substance individuellement, n’a montré aucun risque pour la santé des consommateurs. Pour cette évaluation, les résidus de pesticides ont été recherchés sur 28 des aliments les plus importants de l’alimentation humaine. L’évaluation à court terme (également réalisée pour chaque substance individuellement) a porté sur les 12 produits alimentaires du programme coordonné par l’UE et a indiqué que, dans le scénario le plus pessimiste, un risque ne pouvait être exclu pour 79 des 18 243 échantillons. »

Note de ForumPhyto : Cette conclusion est fondée sur le scénario le plus pessimiste, avec l’hypothèse de consommation de la portion la plus importante d’un type d’aliment contenant le taux le plus élevé mesuré pour chaque pesticide.

La presse a commencé à rendre compte de ce rapport. Par exemple Le Figaro, France 5, Romandie.com La France Agricole, AgriSalon

Albert Amgar, sur son blog lié à la revue Process Alimentaire, remarque,  ingénument mais fort justement,  que, dans le rapport de l’EFSA, « les valeurs des limites maximales de résidus de pesticides pour les produits de l’agriculture biologique dans l’UE sont identiques à celles des produits non biologiques. » De plus, « l’analyse de 3 571 échantillons de produits de l’agriculture biologique révèle un taux de dépassement des LMR de 0,8 %. »
Ces dépassements ne mettent absolument pas en cause la sécurité des aliments bios. Ils pourraient cependant être l’indice de fraudes à la certification bio, certes marginales mais réelles ; Ce qui est soigneusement évité dans le rapport de l’EFSA comme dons le FAQs…

Faute de pouvoir remettre en cause sérieusement ce rapport, les alarmistes habituels vont surtout tenter de le faire passer sous silence dans les médias. A la profession de s’en saisir jusque dans les détails pour montrer, qu’une fois de plus, les faits montrent que les aliments sont sûrs.