Divers, Veille sociétale

« Certains préfèrent les microbes à l’eau de Javel » (B Meunier, AFIS)

10 sept. 2013

Sous ce titre, sur le site de l’AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique), Bernard Meunier décrit le désastre que constitue la position de « nombreuses associations ou organisations non gouvernementales » qui se développent en jouant sur la peur de l’eau de Javel.

Son analyse va plus loin que le simple cas de  l’eau de Javel.

Alors que « de nombreuses études épidémiologiques ont montré que les produits chimiques les plus dangereux, à l’origine de nombreux décès, sont les goudrons des cigarettes et l’éthanol des boissons alcoolisées », l’attention du public est porté sur les « produits chimiques »

L’utilité de l’eau de Javel est indéniable tout au long de l’histoire. Elle est un moyen simple de désinfection  de l’eau.

Mais « Il est à craindre que la « toile » devienne le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour diffuser toutes les contrevérités, contribuant au développement de toutes les psychoses collectives. » Et, de fait, Internet aidant (sic), l’eau de Javel est devenue « l’archétype du produit chimique dangereux ».

La peur de l’eau de Javel conduit à des catastrophes sanitaires. Par exemple, l’épidémie de choléra en Haïti en 2011. Bernard Meunier cite aussi l’aversion des allemands pour l’eau de Javel comme une des causes de la crise sanitaire due à Escherichia coli entéro-hémorragique (ECEH) en 2011 en Allemagne : « Il était d’usage, avant l’époque des antibiotiques, de mettre dans la première eau de lavage des légumes quelques gouttes d’eau de Javel, et de laisser reposer pendant une dizaine de minutes pour tuer les microbes. Cela permettait de manger des crudités en toute tranquillité ! Le rappel d’une telle pratique aurait évité de nombreux décès pendant les trois semaines nécessaires pour identifier la source de la contamination, sans avoir à mettre en difficulté d’innocents producteurs de légumes en Espagne. La « peur du chlore » l’a emporté sur la raison ».

Sa conclusion : « Les activités de minorités agissantes n’augmentent pas la protection du citoyen, par contre, elles l’exposent à des dangers mortels (…) en le privant de l’utilisation raisonnable de produits chimiques (…). »

La lecture intégrale de cet article est instructive au-delà du cas particulier de l’eau de Javel.

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