Divers, Veille sociétale

Coup de gueule d’un vigneron contre le business de Saporta

17 sept. 2014

Sous le titre « Je suis un Mad Max en puissance », Nicola Lesaint,  vigneron et bloggeur, développe un humour sarcastique et noir à l’encontre d’Isabelle Saporta, . Celle-ci est l’auteur d’un reportage intitulé « Vino Business » (vidéo disponible jusqu’au 20 septembre 2014) tout de dénonciation de la viticulture bordelaise, accusé d’être industrielle, financière et utilisatrice abusive de pesticides.

Nicolas Lesaint a vu le reportage avant sa diffusion sur France3 donc avant le « débat ». Il part de l’affirmation suivante de Saporta : « Quand la météo est peu clémente, les viticulteurs ont une excuse toute trouvée pour utiliser massivement des pesticides »
Pour lui : « Rien que ça, ça m’énerve, rien que pour ça, ça mériterait que tout l’ensemble soit discrédité. Comment chercher à expliquer, puisque l’exercice est celui-ci, une problématique de fonctionnement de notre viticulture actuelle, si d’entrée l’axe est biaisé et volontairement orienté vers une conclusion racoleuse, simplificatrice et caricaturale. »
Et il développe ironiquement : « nous cherchons en permanence à tromper les personnes qui osent encore aimer nos vins. Nous n’avons en effet qu’un seul objectif, attendre la pluie. Oui, nous supplions les cieux en permanence pour qu’il pleuve, que les fossés débordent que la terre dégringole dans les allées que même si on pouvait avoir un peu de grêle ce serait top, pour que nous puissions courir chez le pharmacien du coin acheter les dernières matières actives sorties et les épandre à tour de bras.
Je suis un pollueur en puissance, je suis un Mad Max de la molécule, un chimiste irakien visant à détruire ce que l’on m’a confié. Parce que oui j’aime sortir mes pulvés et les voir déambuler dans mes rangs pour perdre 30 à 40% de ce que je balance dans l’atmosphère, je fais partie de cette catégorie d’hommes que le gaspillage fait rire. Plus il pleut, plus j’achète et plus je pourrai ainsi monter les prix de mes bouteilles puisque je répercuterai mes coûts de production sur mes tarifs totalement abusifs. »

Tout son article vaut lecture.

Plus nuancée, Miss Glouglou sur son blog abrité par Le Monde « Faut-il regarder « Vino Business » ce soir à la télé ? », estime « qu’il y a plein de bonnes choses à apprendre dans ce documentaire d’1h20 d’Isabelle Saporta ». Mais elle est tout aussi sévère sur « les faits présentés comme semi-scoops ou vrais scandales [qui] méritent d’être vus avec le recul du sage. » Et elle approuve pleinement le coup de gueule de Nicolas Lesaint.

 

1409MadMax