Sous ce titre, sur Wikiagri.fr, Eddy Fougier fait une analyse détaillée du concept d’agroécologie : histoire, discipline scientifique, mais aussi idéologie utilisée par divers adversaires de l’agriculture industrielle et productiviste, et utilisation dans « la mise au vert » du gouvernement.
La discipline scientifique agroécologie est « au carrefour de l’écologie et de l’agronomie ». L’INRA est très active sur le sujet.
La version idéologique, « cette agroécologie militante », quant à elle, « n’est pas une incitation à innover et à améliorer les pratiques et les rendements. Il s’agit plutôt d’une « agroécologie-sanction », comme l’on parle d’une « écologie-sanction », visant à remettre en cause de façon fondamentale un système agricole qualifié d’intensif, de productiviste ou d’industriel pour le remplacer par une alternative appelée « agriculture paysanne » »
Les partisans de cette agroécologie paysanne sont en fait très divers :
– Organisations agricoles et rurales déjà diverses (Confédération Paysanne, Réseau Semences Paysannes, organisations pro-agriculture biologique, AMAP, Terre et Humanisme de Pierre Rabhi…Toutes ces organisations rejettent « la Révolution verte et toute forme d’industrialisation de l’agriculture »
– Les mouvements écologistes
– Les décroissants, plus radicaux encore, qui prônent en plus « la relocalisation des activités économiques et l’autosuffisance ». En tant que décroissants, ils sont même hostile au concept même de développement agricole, assimilé, selon eux, « à la notion de croissance économique illimitée. »
L’article souligne également à quel point le gouvernement a été influencé par cette agroécologie militante. De façon ambiguë dans les 60 engagements de François Hollande pour la présidentielle de 2012, plus clairement dans les accords conclus avec Europe Ecologie Les Verts.
« L’influence des écologistes, véritables relais politique de cette agroécologie militante, paraît donc palpable sur la position du PS et du gouvernement comme peut en témoigner le contenu de l’accord PS-EELV pour lequel « l’avenir n’est pas dans le productivisme intensif et dévoreur de pesticides ». Cet accord préconise, en effet, de « changer la donne », notamment à travers la refonte de la Pac et une loi d’orientation agricole fondée en particulier sur les propositions suivantes : relocalisation de l’agriculture favorisant les productions de proximité, soutien à l’agriculture paysanne et biologique, lutte à la source contre les algues vertes, soutien à la conversion vers une pêche écologiquement soutenable et économiquement viable, suppression des politiques de soutien aux agrocarburants, etc. »