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La question phytosanitaire dans le rapport Hochart « le devenir de la production fruitière en France »

21 janv. 2015

Régis Hochart, membre du Conseil Économique, Social et Environnemental, a rendu un rapport sur « le devenir de la production fruitière en France ».

Sous le titre « Production fruitière. Un rapport préconise de mieux organiser la production et les marchés », La France Agricole résume les propositions du rapport en 4 paragraphes : organisation accrue de la production et des marchés, plus grande valorisation de la qualité des produits français, développement des filières de proximité et des circuits courts, innovation en particulier en matière de protection des plantes.

R Hochart dresse un tableau complet de l’état de la production et de la filière. Beaucoup des problèmes de la filière sont correctement pointés. Malgré quelques silences significatifs concernant la protection phytosanitaire. Car R Hochart est visiblement plus Ecophyto qu’Ecophyto, uniquement axé sur la réduction des volumes de produits phytos utilisés, et ignorant complètement la notion d’impact.

Plus encore, pour lui : « Parvenir à proposer aux arboriculteurs à moyen et plus long termes des systèmes de production utilisant peu ou pas de produits phytosanitaires est un enjeu essentiel, pour des raisons de santé publique et d’environnement. Ce peut devenir un atout commercial et économique très fort. » (p 16, mais p55 et suivantes)

Même s’il évoque celles concernant le droit du travail, il oublie les distorsions de concurrence subies par les arboriculteurs du fait de la  surrèglementation française en matière d’homologation. Pour lui, seules les productions de petits fruits (cassis, framboise, etc.) et les fruits produits dans les DOM font face à des usages orphelins (p58).

Il reconnait cependant que « aucun arboriculteur ne procède à des traitements par plaisir, mais pour garantir sa production, qui constitue en définitive son revenu » (p32) et que « Des efforts ont été entrepris et se poursuivent pour en limiter l’usage (Production Fruitière Intégrée, confusion sexuelle, bio-contrôles, luttes alternatives, variétés résistantes ou peu sensibles…) (p32)

A signaler : Le rapport contient des erreurs factuelles sur les données de la filière, sur les noms et les organisations. Tout ceci nuit à sa crédibilité.

Régis Hochart est obsédé par la réduction de l’emploi des pesticides en volume et les circuits de proximité. Dommage qu’il ne se soit pas préoccupé de réduction des impacts et des problèmes d’usages orphelins et de distorsions de concurrence auxquels les arboriculteurs doivent faire face : son rapport y aurait gagné en pertinence.