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« Agriculture et société : réponses aux idées reçues » (Syngenta)

23 févr. 2015

Sous ce titre, Syngenta, firme phytopharmaceutique, aborde l’ensemble des idées reçues sur l’agriculture, principalement celles relatives à la question phytosanitaire, mais pas seulement.

Syngenta défend par-là son « business », comme le souligneront sans doute les esprits chagrins.
Mais cela n’est pas forcément rédhibitoire quant à la validité des arguments. De plus, même si certains arguments, principalement socio-politiques, sont un « point de vue », donc discutables par essence, la plupart des arguments avancés sont de nature techniques et scientifiques, et sont donc une base solide pour aborder ces questions.
Par exemple, sur l’importance des dégâts en l’absence de protection phytosanitaire : « en haricots pour l’industrie, les fontes de semis peuvent entraîner jusqu’à 40% de pertes à la levée »
Ou encore sur le fait que 99,99% des substances chimiques actives ingérées dans l’alimentation sont d’origine naturelle. C’est 10 000 fois la dose quotidienne de résidus de substances phytosanitaires[1].
Pour aller plus loin sur ce sujet, voir « Résidus et sécurité des aliments (1) » et « Les idées reçues : la tasse de café » sur ForumPhyto
L’intérêt du document de Syngenta est qu’il permet d’avoir une vision globale des questions généralement soulevées par le public.

Les idées reçues abordées par le document (Mises en gras par nos soins) :
– « L’agriculture est un secteur économique de second plan pour l’économie française »
– « L’agriculture intensive détruit des emplois »
– « La part des subventions agricoles dans le budget européen est démesurée »
– « Le modèle d’agriculture actuelle montre ses limites et ne permettra pas de satisfaire les besoins de 9 milliards d’habitants »
– « L’agriculture pourrait se passer de pesticides »
– « L’agriculture biologique peut nourrir le monde »
– « Les agriculteurs sont de plus en plus dépendants des lobbies industriels »
– « La France est le premier pays consommateur de pesticides en Europe »
– « L’agriculture intensive entraîne une perte de biodiversité et tue les abeilles »
– « Les pesticides pollue l’eau »
– « Nos aliments contiennent des résidus de pesticides »
– « Les aliments étaient meilleurs avant »
– « A cause des pesticides, il faut acheter de l’eau en bouteille »
– « Nos aliments coûtent de plus en plus cher »
– « A cause des pesticides, les agriculteurs sont malades de cancer »
– « Les pesticides sont dangereux, d’ailleurs les agriculteurs traitent en “tenue de cosmonaute” ! »
– « Les agriculteurs utilisent des pesticides, à tort et à travers et sans se soucier de leur voisinage ! »
– « Modifier les plantes, c’est contre nature »
– « En brevetant des plantes, l’industrie s’accapare le vivant »
– «  A cause des lobbies industriels, les agriculteurs ne peuvent plus semer leur propre récolte »


[1] A noter que Syngenta propage dans son document une erreur d’ordre de grandeur due à l’origine à une erreur de traduction dans un article de La Recherche d’Octobre 1999. C’est bien 1,5 gramme de substances naturelles actives que nous ingérons chaque jour. Et non pas 1,5 milligramme comme indiqué dans le document. Voir article originel de Bruce Ames http://toxnet.nlm.nih.gov/cpdb/pdfs/Paustenbach.pdf (in English), page 5 et 6.

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