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Certificat d’Economie de Produits Phytos (CEPP) : entêtement certifié et usine à gaz

11 mai 2015

Sous le titre « Nouvel exemple certifié d’entêtement entêtant de têtes chercheuses. Soumission ordinaire au pouvoir ou dogmatisme inquiétant? », Daniel Sauvaitre, arboriculteur, président de l’ANPP[1], publie sur son blog une analyse sarcastique et néanmoins complète et détaillée du projet de CEPP (Certificat d’Economie de Produits Phytosanitaires).

Se voyant reprocher de penser que les CEPP étaient complexes parce qu’il n’avait pas lu « les 414 pages écrites par les auteurs prestigieux de la préfiguration de la mise en œuvre des CEPP », Daniel Sauvaitre « s’est pourri le week-end suivant à lire l’imposant rapport »

Ces 414 pages « ont confirmé au-delà de (ses) attentes (son) intuition première. L’idée des CEPP est bien, preuve à l’appui, d’une bêtise abyssale. »

L’essentiel de son argumentation s’appuie sur les points suivants :
– La définition d’un objectif politique a priori et mal défini de réduction de l’utilisation des pesticides lors du Grenelle de l’Environnement en 2008
– Le décalage entre les modèles théoriques mis en œuvre pour conforter cet objectif et la réalité de terrain
– Mais surtout l’entêtement de l’administration malgré les échecs. Cet entêtement qui relève de la « servitude volontaire » dénoncée par La Boétie en 1549. « La « servitude volontaire » qui caractérise la construction des interdépendances de notre société à l’Etat, l’abandon de la liberté, conduit le pays à la catastrophe quand le dirigeant politique fixe un mauvais cap. »

Après une analyse plus en détail du projet de CEPP, et avec le ton sarcastique qu’on lui connait, Daniel Sauvaitre conclut :
« Tout dans les CEPP est d’une imbécilité crasse. L’obligé n’est pas l’agriculteur qui est pourtant celui qui au final prend la décision d’appliquer ou non un traitement. En quoi d’ailleurs le vendeur de produits phytosanitaires pourra t’il revendiquer une pratique vertueuse d’un agriculteur? Suffira-t-il que l’agriculteur signe à son fournisseur une attestation indiquant qu’il a bien pris en compte ses bons conseils ? […] Et puis l’expression usine à gaz va devenir bien trop faible pour qualifier l’horreur administrative de ces CEPP. […] Cette idée de mettre la complexité d’un processus de décision en équation avec des bons et des mauvais points relève d’une sorte de plaisir administratif torturé et pervers. […] Je prends date avec vous mes chers et libres lecteurs pour vérifier dans quelques temps si les faits me donnent raison ou tort. D’ici là, méfions-nous plus que jamais de l’élite shadokéenne de notre beau pays. Et relisons Etienne de La Boétie. »

La lecture de l’intégralité de l’article vaut la peine.

[1] Association Nationale des producteurs de pommes et de poires