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Ségolène Royal veut interdire le Roundup…

15 juin 2015

Ségolène Royal a demandé aux jardineries « d’arrêter de mettre en vente libre le Roundup de Monsanto », parce que le glyphosate a été classé comme cancérigène probable par le CIRC, agence de l’OMS. Elle cherche visiblement à s’attirer les bonnes grâces de la planète alter et environnementaliste. Quel sont les enjeux d’une telle annonce ?

On peut noter que le glyphosate est dans le domaine public depuis plus de 15 ans et qu’en conséquence il existe de nombreuses autres formulations commerciales. S Royal s’attache à faire de la publicité pour une marque particulière. Il ne semble pas qu’il puisse y avoir d’autre raison que celle de s’engouffrer dans la diabolisation de Monsanto à la mode chez les environnementalistes… Les environnementalistes ne se laissent d’ailleurs pas impressionner par cet effet d’annonce. Par exemple Générations Futures constate qu’elle ne fait que  « reprendre [l’interdiction de‘ la vente en libre service’ des pesticides au 1° janvier 2018 prévue dans le plan Ecophyto2] et l’appliquer à un produit pesticide en particulier mais ne signifie pas l’arrêt de la vente du Round Up aux particuliers ! »

Jacques My, directeur de l’UPJ (association des fabricants de produits pour le Jardin), interviewé par France Info, expose quelques faits :
« En France, nous avons la chance d’avoir une réglementation spécifique qui fait qu’un produit pour amateur est spécialement dédié aux amateurs. Ces produits sont mis sur le marché après une évaluation des risques spécifiques partant du principe que l’amateur ne va pas forcément utiliser le produit comme il devrait. Ségolène Royal fait encore un effet d’annonce. Il faut dire ce que l’on a toujours dit : les produits de protection pour le jardin sont à manipuler avec précaution ». Mais « un amateur qui utilise un glyphosate ne met pas en péril sa santé. »
« Quand le glyphosate est arrivé, on avait dit « merveille », parce que le glyphosate a permis d’abandonner des produits tels que le diquat ou le paraquat qui étaient vraiment des produits très dangereux à la fois pour la santé et pour l’environnement. On avait fait un bond. Donc, certes manipulons le glyphosate avec précaution. Après, il y aura peut-être un après-glyphosate qu’on va trouver, mais pour le moment on ne l’a pas. Sinon, c’est l’huile de coude ».

Voir l’article de France Info, écouter l’interview de Jacques My.

Plus largement, l’interdiction des pesticides à l’ordre du jour pour les particuliers ne gênera pas l’urbain ou le néo-rural tertiarisé qui a un jardin principalement d’agrément. Cette interdiction gênera en priorité les personnes à revenu modeste qui comptent sur leur jardin ouvrier relativement grand, dont elles attendent la réserve annuelle de pommes de terre, et le remplissage de leur congélateur avec des fruits et légumes maison. Malheureusement, nos gouvernants ne semblent pas prendre en compte cette réalité.

Mise à jour les 16 juin 2015 : Actu-Environnement, sous le titre « Roundup : Ségolène Royal critiquée par les pro et anti pesticides« , montre que seul CLCV est satisfaite des déclarations de Ségolène Royal.