A la Une, Divers, Veille sociétale

Le rapport empoisonné de Greenpeace (suite) : réactions professionnelles

22 juin 2015

1506AppleGreenpeace La profession, en particulier l’ANPP (Association Nationale Pommes Poires) répond fermement, techniquement et en détail au rapport empoisonné de Greenpeace.

La réponse détaillée de l’ANPP

Lire « La réponse détaillée et technique de l’Association Nationale Pommes Poires à l’étude Greenpeace »

Résultat de l’expertise de l’ANPP :
Concernant les analyses : aucune représentativité des échantillons, aucune précision quant au protocole suivi, des erreurs grossières (en particulier des microgrammes transformés en milligrammes !). Et aucune analyse de risques… par exemple, un tableau élaboré par l’ANPP montre que « les molécules retrouvées [par Greenpeace] dans le sol atteignent des niveaux infinitésimaux et pour la plupart bien inférieurs aux LMR en vigueur applicables aux fruits destinés à la consommation. Ce niveau de quantification infinitésimal est permis par les importants progrès des pratiques d’analyses des laboratoires de ces dernières années. »
Concernant les préconisations de Greenpeace : une simple « consolidation de publications étrangères (aucune publication française) plus ou moins scientifiques, et plus ou moins récentes, ayant certainement pour objectif de démontrer que des solutions existent à l’étranger (cf. le témoignage du producteur belge de 6ha). Pourtant, toutes les « solutions » citées par Greenpeace sont connues et mises en place dans les vergers sauf si ces dernières ne sont pas autorisées en France (telle que la poudre de Derris, le Spruzit…) ou ne sont pas viables techniquement et économiquement (notamment le binage manuel et le bêchage pour désherber les rangs de pommiers) »
Des pratiques des producteurs largement en avance et surtout plus cohérentes, respectueuses de l’environnement et de la règlementation

Conclusion de l’ANPP :

« Un rapport qui ne fait avancer aucune cause : ni la santé des consommateurs (qui n’a jamais été mise en danger), ni la protection de l’environnement, ni les méthodes de production arboricoles, ni la règlementation… Un coup de publicité de Greenpeace dont la connaissance agricole sera, on l’espère, décrédibilisée à jamais ! »
La lecture de l’intégralité de l’analyse de l’ANPP est utile à toute personne particulièrement concernée.

L’ANPP a également publié un Communiqué de presse plus succinct qui reprend les mêmes arguments.

Quelques autres réponses

Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, publie « De quoi les pommes empoisonnées de Greenpeace sont-elles le nom ? » sur son blog. Brièvement, d’un ton plus sarcastique et plus politique, il y dénonce surtout la « grosse Bertha médiatique » de Greenpeace et « la reprise du slogan en boucle sans distanciation ni contradiction aucune par les canards de Panurge », signalant toutefois les quelques exceptions qui ont une peu donné la parole à l’ANPP. Il renouvelle d’autre part l’invitation faite à Greenpeace de venir « à la rencontre des arboriculteurs le 25 juin à Saint Epain à la station d’expérimentation de la Morinière. Nous y ferons le point sur les dernières innovations en matière d’agroécologie pour nos vergers écoresponsables »

Sur son blog, sous le titre « On ne se refuse rien chez Greenpeace », Wackes Seppi (qui nous fait l’honneur de nous citer) souligne la difficulté de la situation : « Quel message sera retenu par les téléspectateurs et les lecteurs ? L’anxiogène de Greenpeace ou le rassurant des associations de producteurs (si tant est qu’il soit diffusé) qui soulignent que les pommes françaises sont « conformes à la règlementation » ? Notons l’asymétrie des messages : les uns peuvent asséner de manière éhontée ; les autres doivent nuancer. »

Le message de l’ANPP continue d’être repris, par exemple par Le blog notes d’Olivier Masbou, et par Agro-media sous le titre « Industrie phytosanitaire : l’ANPP répond à Greenpeace et fustige son rapport »

Même s’ils ne font effectivement pas autant de bruit que la com de Greenpeace, les arguments de l’ANPP ont le mérite d’armer les producteurs contre le message mensonger de Greenpeace, et freinent sans doute les ardeurs panurgiques des médias et des réseaux sociaux.

Voir les articles précédents :
« Un média grand public avec un regard critique sur le rapport empoisonné de Greenpeace »
« Le rapport empoisonné de Greenpeace »