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« C’est confirmé, des traces de pesticides peuvent tuer un homme »

28 sept. 2015

Sous ce titre, Wackes Seppi, sur son blog, a traduit un article in English de Ludger Wess, scientifique et vulgarisateur allemand. Ludger Wess part d’un fait divers : la mort d’un homme ayant mangé une courgette : « Les courgettes étaient un cadeau d’un membre de la famille, un jardinier passionné qui avait suivi tous les conseils du manuel du jardinier bio ». l’homme est bien mort de l’absorption d’un pesticide ; un pesticide naturel : la cucurbitacine.

« La substance chimique avait été fabriquée par la plus grande et la plus ancienne productrice de poisons mortels du monde : Monsanto Nature. L’insecticide en question est appelé cucurbitacine, un antagoniste d’une hormone stéroïde d’insectes agissant au niveau du récepteur ecdystéroïde. »
Ce qui a été ici fatal, est le fait d’avoir « gardé les graines des récoltes précédentes plutôt que d’acheter chaque année de nouvelles graines des grandes entreprises semencières, quelque chose que les partisans de l’agriculture naturelle recommandent fortement. » Du fait d’un croisement probable avec des cucurbitacées sauvages ou avec des coloquintes (non comestibles) ou d’une mutation inversant « les efforts d’amélioration des plantes [qui] ont produit des variants dépourvus de la capacité de se protéger par la toxine »

Ce fait divers est une illustration parfaite des dangers que fait courir l’illusion que la nature serait forcément bienveillante.
Ludger Wess conclut par quelques remarques ironiques et acides (et fort justes) à l’encontre de Food Babe, une bloggeuse américaine pour qui il faut éviter toutes les substances chimiques artificielles et avoir une alimentation « naturelle »

En commentaires, Wackes Seppi précise entre autres : « Cet article très sérieux malgré son ton ironique ne s’en prend pas à l’agriculture biologique en tant que telle, mais aux idéologies. »
Il appelle également à la prudence « pour la grande « mode » actuelle des « éliciteurs » ou « stimulateurs des défenses naturelles des plantes » ». Leurs partisans avancent qu’ils ont « une toxicité et écotoxicité très réduite -de manière générale-, même si ce n’est pas une règle en soi. » Mais W Seppi souligne à juste titre qu’il est impératif de vérifier qu’ils n’induisent pas de « substances indésirables pour une utilisation ultérieure du végétal. »

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