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Glyphosate or not glyphosate

04 avril 2016

1604PresseNePasAvaler L’acharnement environnementaliste contre le glyphosate se poursuit et a entraîné la décision de l’UE de retarder sa réinscription, malgré l’avis de l’EFSA (agence européenne de sécurité des aliments) et malgré la proposition de la Commission. Cela suscite quelques réactions.

Nous avons déjà fait part ici des 10 raisons qui font que David Zaruk, Risk Monger, considère le glyphosate comme utile.

David Zaruk (et Wackes seppi qui le traduit régulièrement en français) a continué sa série d’articles sur le glyphosate.

Dans « La génération pré-glyphosate : j’ai été un enfant travailleur » (en français, in English), se basant sur sa propre expérience, sans émotion inutile et sans regret, il parle de cette époque où les écoliers étaient « en vacances », pour biner les cultures sur la ferme familiale.

« Être un enfant travailleur n’a pas été pour moi une jeunesse perdue et je n’ai aucune amertume. […] je sais ce que l’on ressent en entrer dans un champ au lever du soleil et en revenant avec une fatigue gratifiante au coucher du soleil – l’odeur de l’air, la sensation de la terre. C’est quelque chose que la plupart des militants contre l’agriculture à Bruxelles ignorent complètement (alors même qu’ils semblent avoir des réponses à tout). »

Pour David Zaruk, il y a un véritable CIRC-gate (un scandale du CIRC[1]). Il y consacre deux articles :
« CIRC-gate : comment NE PAS représenter la science à un niveau international » (en français, in English)
« CIRC ! Retirez votre monographie du glyphosate ! » (en français, in English)

Il y montre comment :
– « Le CIRC a rejeté les 800 études/3000 documents qui ont conclu positivement sur la sécurité du glyphosate, en fondant son classement en « probablement cancérogène » sur huit études, trois avec des résultats significatifs »
– « le CIRC a été instrumentalisé par un activiste, Christopher Portier, d’une ONG anti-pesticides basée à Washington, l’Environmental Defense Fund »
– « Plutôt que de se distancier de Portier quand il a manifestement provoqué l’EFSA avec des allégations infondées, le CIRC a écrit une lettre désobligeante à l’EFSA pour défendre l’activiste. » et a, de plus, chois d’attaquer l’EFSA et le BfR (Agence allemande de sécurité sanitaire)
En décortiquant « Roundup : le pesticide divise l’Union européenne et l’OMS« , article de Stéphane Foucart dans Le Monde, David Zaruk soutient également qu’il y a des liens substantiels entre le CIRC  et le  « journaliste anti-industrie, anti-pesticides, Stéphane Foucart ».

Dans « EFSA bashing : Le Monde s’emploie à détruire son capital de crédibilité…, …enfin ce qui lui en reste », Wackes Seppi fait la même démonstration avec des arguments complémentaires.

Dans « Etude : La majorité des agriculteurs et viticulteurs français confirme l’utilité du glyphosate et l’absence d’alternative efficace », la Glyphosate Task Force France (Association d’entreprises distribuant du glyphosate) met en évidence l’importance du glyphosate pour les agriculteurs français en grandes cultures et vignes : « 90% des agriculteurs et 95% des viticulteurs utilisateurs de glyphosate rencontreraient des difficultés techniques, agronomiques ou économiques en cas de retrait de la substance active. » Il faut également souligner qu’un retrait du glyphosate « pourrait enfin freiner le développement d’une agriculture de conservation des sols, qui requiert la réduction des façons culturales (pas de labour), la couverture végétale des sols en hiver avec des cultures intermédiaires, ou le semis direct, pratiques qui sont essentielles pour la préservation ou l’amélioration de la fertilité des sols. »

Toutes ces réactions sont bien étayées. Elles sont malheureusement peu relayées publiquement par les organisations agricoles, qui estiment sans doute qu’il est improbable que l’UE en vienne à interdire le glyphosate. Certes le pire n’est jamais sûr. Mais les attaques continuent et, malgré leur absence de valeur scientifique, elles peuvent porter…

[1] Le CIRC (IARC in English), Centre International de Recherche sur le Cancer, lié à l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, WHO in English) a qualifié le glyphosate de cancérigène probable (catégorie 2A) en 2015. Voir ici, ici, et ici.