A la Une, Bonnes pratiques, Protection intégrée

Rats dans les villes : quels moyens pour lutter contre leur prolifération

14 déc. 2016

L’annonce par la mairie de Paris d’un « plan d’action de grande ampleur » pour éradiquer les rats a fait le tour du monde. Paris, ville touristique, serait donc envahie par les rats. Il faut sans doute raison garder. Mais c’est l’occasion de montrer à quel point la protection des populations devrait être le résultat d’une lutte « intégrée ». C’est-à-dire combinant moyens préventifs, bonnes pratiques et moyens dits conventionnels. Tout comme la protection des plantes.

Impact médiatique

De nombreux médias ont repris, plus ou moins brièvement l’information. L’image touristique de la ville en souffre.  Par exemple :
« Les rats ont envahi Paris, la mairie prend des mesures drastique » (ConsoGlobe)
« La mairie de Paris s’attaque aux rats » (Le Monde)
« La ville de Paris se lance dans la chasse aux rats » (Le Figaro)

Y compris internationalement. Par exemple : « Paris assiégé par les rats. Le parc autour de la tour Eiffel fermé au public » (in English) (The Independent, Irlande)

Les moyens de lutte

La mesure la plus spectaculaire prise par la ville de Paris est la fermeture de parcs et jardins. L’objectif est d’éviter que les rats ne disposent de la nourriture abondante laissée par le public. Comme souligné par Le Figaro, « c’est bien le nœud du problème : les rats n’ont plus faim. Or, si on veut qu’ils rentrent dans nos boîtes à appâts, il faut qu’ils aient envie de manger. Le docteur G Salines, chef des services parisiens de santé environnementale, mentionne également un autre facteur important : « L’apparition des poubelles corbeilles, en lien avec la lutte antiterroriste, a par exemple permis aux rats de se nourrir plus facilement »

Un autre aspect du problème est « une directive européenne qui empêche désormais les dératiseurs de répandre des granulés raticides. » C’est ce point que souligne Alerte Environnement dans « Interdiction des granulés raticides : le nombre de rats explose à Paris », qui reprend également le jugement du Monde : Le plan d’action annoncé est « un peu vague » sur le court terme comme sur le long terme. Alerte Environnement ironise justement, quoique de façon un peu sévère « A force de se priver des moyens (efficaces) d’action pour des raisons idéologiques, on en arrive à ce proverbe shadok : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué » ».

Notre conclusion

Pour notre part, nous soulignerons :
– Certes l’interdiction des granulés raticides prive les collectivités de moyens efficaces. Cependant cette interdiction est, au moins en partie, justifiée par les risques de cette méthode pour les autres animaux.
L’utilisation de pièges contenant des raticides anti-coagulants est toujours autorisée et efficace. Efficace à condition d’être intégrée à toutes les autres méthodes, en particulier prophylactiques : réduction de l’habitat (conception des bâtiments, meilleure gestion des ordures…) et privation de nourriture.
Alerte-Environnement à raison de dénoncer les interdictions pour des « raisons idéologiques ». Comme en matière de protection des plantes, « l’intégration » des différentes méthodes est la clef. Pour réussir la protection des populations comme celle des plantes, il faut une panoplie complète, intelligemment mise en œuvre, amliorant l’efficacité et réduisant les risques.

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