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« Pesticides : mauvais traitement… médiatique » (Essicolo)

07 août 2017

Sous ce titre, Serge-Etienne ¨Parent, québécois, se présentant comme « ingénieur écologue », fait une brève analyse critique d’une dénonciation par un chef-cuisinier des « pesticides dans les aliments » sur les ondes de Radio Canada.

Sa critique porte essentiellement sur trois points :
– « On ne devient pas cuisinier en googlant pour une recette de sauce à spag. De la même manière, on ne devient pas toxicologue en googlant “glyphosate cancer” puis en parcourant la liste des Dirty Dozen, » publiée par une ONG étatsunienne en partie financée par des distributeurs d’aliments biologiques.
Santé-Canada[1] « engage des experts, formés dans nos universités, qui forts de leurs années d’expérience travaillent pour donner l’heure juste au public. Pas pour nous dire ce que nous voulons entendre, comme des histoires sur de complots concernant les super pouvoirs secrets d’un pesticide. »
Supposons que nous nous basions sur l’avis du CIRC[2] sur le glyphosate « pour dresser une liste de ce que l’on devrait exclure de notre alimentation. Pour éviter l’acrylamide, […] cessons la cuisson. On devrait proscrire les breuvages chauds, en particulier le café et le maté. On aura encore plus de scrupules à éliminer les molécules classées comme plus certainement cancérigènes que le glyphosate et le café, comme l’éthanol, la forme d’alcool que l’on retrouve dans les boissons alcoolisées (bières, vins, gins, etc.). »

Il conclut : « les fake news les plus sournoises sont celles qui sont réconfortantes. Et ce sont justement celles qu’il faut prioritairement éviter d’entretenir. »

Pour aller plus loin sur la question du glyphosate, il renvoie à un article détaillé que nous avons déjà mentionné : « 17 questions/réponses sur le glyphosate (Thoughtscapism) »

Sur le blog de Serge-Etienne Parent, on peut également conseiller « Agriculture biologique : La science est plus nuancée qu’un flanc de boîte de céréales », article de fond équilibré et nuancé. Il y défend une approche scientifique de l’évaluation des impacts. Sa conclusion : « Les méthodologies des études et les agroécosystèmes sont très diversifiés. Il y a tout plein de cas particuliers, mais que le critère “bio” n’est pas à lui seul un élément permettant de juger de l’impact écologique d’un aliment. »

1708SergeEtienneParent

[1] Agence de sécurité sanitaire du Canada, équivalent de l’ANSES en France.

[2] Centre International de Recherche sur le Cancer, seule organisation scientifique au monde à avoir évalué le glyphosate comme potentiellement cancérigène