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Pyrale du buis : la ministre de l’écologie nous laisse nos yeux pour pleurer ?

11 janv. 2015
Pyrale du buis (adulte)

Pyrale du buis (adulte)

Le 06 janvier 2015, la ministre de l’écologie répondait à une question de la députée Valérie Lacroute sur la pyrale du buis. Réponse incomplète et décevante.Valérie Lacroute faisait état des « nombreux dégâts sur les cultures qui peuvent être décimées en quelques heures comme si elles avaient brulées. » et s’étonnait « de l’absence totale d’information préventive sur ce qui s’avère être une atteinte à l’environnement et au cadre de vie sans que les autorités compétentes n’aient jugé utile d’informer les propriétaires tant privés que publics sur les moyens de prévention qui existent. »

Dans plus de la moitié de sa réponse, la ministre de l’écologie détaille les moyens mis en place pour  la surveillance du ravageur. Puis évoque les perspectives de mise au point de solutions biologiques, pour conclure : « Le développement de ces solutions nécessite une meilleure connaissance de la biologie de la pyrale ; les données de surveillance évoquées ci-avant y contribuent. En attendant les conclusions de ce programme, certaines associations végétales permettent de limiter l’infestation par les pyrales. Des variétés de buis moins sensibles existent, elles peuvent également être utilisées en remplacement des buis détruits. »

Pas un mot sur les solutions qui existent :
– la deltaméthrine, insecticide de synthèse, s’inspirant des pyrèthres, extraits végétaux autorisés en agriculture biologique.
– Le diflubenzuron, plus sélectif, efficace seulement sur des chenilles très jeunes.
Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki, moyen biologique, est également utilisable lorsque les conditions météorologiques ne sont pas trop sèches.
– La lutte mécanique, possible, bien que contraignante.
Toutes ces solutions sont certes imparfaites. Elles nécessitent des précautions. Mais elles sont autorisées et utiles.

La ministre de l’écologie est-elle si hostile aux solutions conventionnelles qu’elle refuse de les évoquer ? Pourquoi ne juge-t-elle pas utile, comme le demande la députée, « d’informer les propriétaires tant privés que publics sur les moyens de prévention qui existent » ? Préfère-t-elle la mort des buis ?

Pour aller plus loin :
Intégralité de la question de V Lacroute et de la réponse de la ministre de l’écologie
« La pyrale du buis en pleine expansion » sur ForumPhyto