Les Infos anciennes archives

LesInfos 1005

17 juin 2011

Les Infos 10-05 du 14 mars 2010

 

Le DG SANCO dénonce les LMR privées (source Freshfel)
Début mars, lors du 10° anniversaire de l’EFSA (agence de sécurité sanitaire de l’UE),  Robert Madelin, directeur général de la santé et de la consommation de l’Union Européenne, a appelé à ce que la science ait « plus de poids, et non pas moins », dans les décisions. Il a en particulier critiqué les supermarchés qui établissent des LMR (Limites maximum de résidus) privées qui diffèrent de celles établies scientifiquement par l’UE. Il est difficile pour un producteur d’ananas de Côte d’Ivoire de comprendre pourquoi il doit produire un ananas « sans pesticide » quand il respecte les exigences de l’UE. Cependant, selon R Madelin, il n’y a pas d’espoir que la Commission interdise réglementairement ces LMR privées.
Pendant ce temps, la Commission Européenne est en train de préparer les lignes directrices volontaires pour les certifications privées, pour les simplifier. En ce qui concerne les LMR privées, deux points importants doivent être relevés dans ces lignes directrices :
Toute allégation communiquée au consommateur devra être basée sur une preuve vérifiable et, si cela est approprié, avoir une base scientifique solide. Cette base scientifique (par exemple études et indicateurs) devra être disponible librement sur Internet.
Les certifications qui incluent des règles de santé et d’hygiène au-delà des exigences légales ne devront pas afficher leur produit comme étant plus « sûrs » qu’un autre produit du marché.
Consulter le projet de lignes directrices volontaires  (in english) pour les systèmes de certifications privées.

Sécurité des aliments : « Profils » des Etats Membres de l’UE (FVO, DG SANCO)
Régulièrement, le FVO (Food and Veterinary Office) observe et rapporte la façon dont les Etats Membres de l’UE contrôlent la qualité et la sécurité des aliments (d’origine végétale ou animale), mais aussi le bien-être animal… Les « profils » des Etats Membres, tous disponibles sur cette page (in english) permettent d’avoir une vue globale sur leur organisation.
Les profils du Danemark, de la Suède, de la France et de l’Italie (all in english) ont été réactualisés en 2009.

Le législateur canadien ré-enregistre la simazine
Après une récente ré-évaluation, la PMRA (Agence chargée de la protection des plantes au Canada, dépendant du Ministère de la santé) vient de renouveler l’homologation de la simazine (in english) sur de nombreuses cultures : maïs, arbres fruitiers, fraises, etc. La simazine est un désherbant polyvalent, très utile aux producteurs qui peuvent l’utiliser. Des mesures spécifiques accompagnent ce renouvellement pour protéger la santé humaine et l’environnement : équipement de protection individuelle, délai de ré-entrée, dose réduite pour le maïs et les fraises, zones non-traitées, restriction dans les parcelles drainées, etc.
Pour plus de précisions, voir exemple d’étiquette (in english) avec les cultures, les doses et toutes les précautions d’emploi. La simazine est interdite en Europe depuis plusieurs années…

Bonnes pratiques pour prévenir la résistance aux insecticides (Western Farm Press, USA)
Cet article détaillé
(in english)
décrit l’arsenal nécessaire pour lutter durablement contre les insectes ravageurs : mesures préventives, seuils d’intervention, emploi d’insecticides avec modes d’action diversifiés
Eric Brennan, chercheur travaillant avec l’USDA, y promeut également le semis de passerage (alyssum) pour abriter des syrphes et autres insectes utiles dans les cultures de brocoli ou de laitues romaines. On rejoint là la notion « d’agro-biodiversité fonctionnelle » exposée dans LesInfos1001.

Les organismes de démoustication lancent l’alerte
Sous le titre « Les organismes de démoustication décrivent « une situation extrême voire dangereuse«  », Les Infos Vertes rendent compte de l’alerte lancée par l’ADEGE (Agence nationale pour la démoustication). Du fait de l’évolution de la réglementation européenne, les opérateurs de la démoustication « qualifient la situation actuelle « d’extrême voire dangereuse » puisqu’ils ont à leur disposition une gamme de plus en plus réduite d’insecticides alors que les menaces de maladies transmises par les moustiques se confirment. »
Ils lancent un appel pour que l’Etat prenne ses responsabilités, c’est-à-dire prenne les moyens pour l’homologation et la commercialisation à un prix abordable « d’une pluralité d’insecticides de nouvelle génération répondant à l’efficacité attendue et à la préservation des milieux. »
« L’Adege demande à être consultée en amont de tout projet de modification des règlements européens concernant les activités de ses membres et de toute transcription en droit national »

Agriculture : en finir avec la malbouffe (LCP)
La Chaîne Parlementaire a mis en ligne un débat vidéo très général sur l’agriculture avec H Nallet (PS, ancien ministre de l’agriculture), N Forissier (UMP), P Desbrosses (agriculteur bio), C Pées (Euralis).
La question phytosanitaire y occupe une place importante. A voir…

« Principe de précaution : la contre-attaque a sonné » ( ?) (S Le Fol)
Tel est le titre (sans point d’interrogation) de l’article de Sébastien Le Fol dans son blog lié au Figaro. Il y encourage la lecture de « l’inquiétant principe de précaution », livre (PUF) de Gérald Bronner, maître de conférences de sociologie à la Sorbonne.

Comment fabrique-t-on une crise sanitaire… virtuelle ? (Amgar Blog)
A Amgar
, dans son blog lié à la revue Process Alimentaire, se fait le relais d’une provocation du Pr A Aurengo, membre de l’Académie de médecine.  Toutes les recettes pour fabriquer une crise sanitaire virtuelle ! Cerise sur le gâteau : « Si le principe de précaution permet d’entamer des études, il active parallèlement les peurs »…

« Du sucre, de l’argile ou des champignons au service des plantes » (Agra-Presse)
Sous ce titre
, Agra-Presse rend compte des recherches sur les méthodes alternatives (que l’on devrait appeler méthodes complémentaires) qui progressent. Le sucre semble prometteur pour réduire les attaques de carpocapse (le « ver » de la pomme), le kaolin (une argile blanche) permettrait de réduire les pontes du puceron vert du pêcher… Reste à surmonter les contraintes administratives françaises et européennes, dénoncées par G Paillotin, président d’Ecophyto 2018.

Sharka en Rhône-Alpes : responsabilité de l’INRA ? (suite : démenti de l’INRA)
Nous avons déjà évoqué cette question dans LesInfos1004. Dans le quotidien Midi Libre, l’INRA répond aux accusations de dissémination du virus de la Sharka qui attaque gravement les vergers de fruits à noyau.

Débat sur l’utilisation du carbofuran contre le charançon de la tige aux USA
Un journal agricole américain publie un long article sur les difficultés des producteurs de tournesol (in english) pour la protection de leurs cultures contre le charançon de la tige (stem weevil) depuis l’interdiction du carbofuran par l’agence américaine de l’environnement (EPA). Une bataille juridique est en cours.

Amflora : remue-ménage politique autour de l’expertise en France :
L’autorisation de la pomme de terre transgénique Amflora déclenche un « remue-ménage politique en France » selon le titre de A&E (Agriculture et Environnement)
L’EFSA
(Agence de séurité sanitaire européenne) répond aux attaques de certaines ONG et de… C Jouanno.
M Kuntz
, sur son blog « OGM : environnement, santé et politique », montre à quel point le débat sur les OGM en France est biaisé, en particulier du fait de comités instrumentalisés par le gouvernement.

Le développement du bio contesté par les producteurs bio ?
Dans une lettre ouverte, les associations des producteurs de fruits et légumes bio (APFLBB, Bio Loire Océan, etc.) alertent : l’importation (de produits bio) (…) « répond à une demande en produits exotiques, hors saison ou à bas prix que nous ne pouvons et ne voulons pas proposer aux consommateurs pour des raisons éthiques, techniques ou économiques. » Ce constat et d’autres « ne se retrouvent ni dans la communication institutionnelle, ni médiatique. » « De son côté, le consommateur n’est pas en mesure de faire de vrais choix, son intérêt ne résidant pas dans un développement purement quantitatif, mais dans la participation active à une filière saine et cohérente »

Pour sourire (jaune) : Ne goûtez pas les produits phytosanitaires avant emploi !
Sous le titre « les pesticides provoquent l’impuissance s’ils ne sont pas correctement manipulés » (in english), plusieurs journaux reprennent une actualité diffusée par le Daily Graphic (Ghana) : des enquêtes sur les pratiques concrètes ont révélé que certains agriculteurs vérifiaient l’efficacité (« potency ») de leurs produits phytosanitaires avant emploi en les goûtant ( !!), entraînant ainsi des problèmes de santé, dont l’impuissance (« impotence ») chez les hommes…
On ne le répétera jamais assez » : la formation aux bonnes pratiques phytosanitaires, en particulier lors de leur manipulation, est une clef essentielle pour la santé des opérateurs et de leur entourage.