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LesInfos 1003

17 juin 2011

Les Infos 10-03 du 12 février 2010

 

Le colloque de restitution Ecophyto R&D : suite, retombées presse, etc.
Le FlashInfos Ecophyto R&D de ForumPhyto a déjà rendu compte de ce colloque important. Ci-après quelques compléments et suites de ce colloque.
Voir les vidéos du colloque
de restitution d’Ecophyto R&D. Voir en particulier les vidéos d’introduction et de conclusion, ainsi que la table ronde de la séquence 1.
Pour AgriSalon, une réduction de 30% est possible, « toutefois plusieurs aspects importants d’une réduction de l’utilisation des pesticides n’ont pas pu être traités par cette étude : effets de la variabilité temporelle des conditions climatiques, sanitaires ou économiques, déterminants du comportement des acteurs face aux risques et face au changement, effets sur les filières au-delà de l’échelle de l’exploitation agricole, effets indirects sur les marchés de matières premières agricoles ou sur les populations de bio-agresseurs, lien entre changements de pratiques et impact sanitaire et environnemental. »
Ouest France
résume les conclusions de l’étude sous le titre : « Réduire l’usage des pesticides : un casse-tête ». Même tonalité sur le Figaro.fr, qui relève de plus « le manque de données et de références fiables » dans l’étude. Selon le JDLE, la conclusion d’Ecophyto R&D est qu’on peut réduire l’utilisation de 30% « dés maintenant et sans impact sur le revenu des agriculteurs, en généralisant le système de protection intégrée ». Campagnes et Environnement note des points à lever : « les effets de la variabilité des conditions climatiques, sanitaires ou économiques ; les conséquences sur les filières agricoles au-delà de l’exploitation ; les effets indirects sur les marchés de matières premières agricoles ou sur les populations de bio-agresseurs ou encore l’impact de ces changements de pratiques sur l’aspect sanitaire et environnemental. ». Sous le titre « Réduire la consommation de pesticides dans l’agriculture est possible », LeMonde.fr est en fait plus nuancé : « Les freins au changement sont en effet nombreux, au point que certains acteurs de la filière jugent l’objectif de – 50 % en dix ans inatteignable ». Agrafil estime « le monde des grandes cultures inquiet du maintien des performances »
P Stengel, INRA, responsable de l’étude Ecophyto R&D
, interviewé sur Euractiv, déclare en conclusion : « Aurons-nous atteints les 50% [de réduction de l’utilisation] dans dix ans? Personne n’est capable de le prévoir. Mais ce n’est peut-être pas essentiel. L’essentiel est de créer une vraie dynamique et que la consommation commence à se réduire significativement dans les années à venir. »

Grenelle de l’environnement : Point d’étape (Ministère de l’environnement)
Suite à un comité de suivi du Grenelle, le MEEDDM (ministère de l’écologie) vient de publier un « point d’étape par grands domaines thématiques » (voir doc pdf complet). Voir les pages 21 et suivantes pour ce qui concerne l’utilisation de substances chimiques en agriculture, et en particulier l’annonce du retrait de 10 substances préoccupantes supplémentaires d’ici fin 2010.

Exposition de la population belge aux résidus dans les fruits et légumes (AFSCA)
Le comité scientifique de l’AFSCA vient de publier un rapport sur l’exposition de la population belge aux résidus de pesticides via la consommation de fruits et légumes pour l’année 2008 : « Il ressort des calculs (approche déterministe et probabiliste) que l’exposition chronique de la population adulte belge (15 ans et plus) est en général sous contrôle, même chez ceux qui ont une consommation importante ou fréquente de fruits et légumes. Pour la plupart des résidus de pesticides étudiés, l’exposition est cent fois inférieure à la ‘dose journalière acceptable’ ou la DJA. » Seule nuance : « une étude complémentaire relative à l’exposition [des enfants de 2 à 5 ans forts consommateurs] s’impose.

Pesticides et précurseurs du cancer ?
Lors d’un colloque organisé par la Ligue contre le cancer, B Nadel (Centre d’immunologie de Marseille-Luminy) a présenté une étude publiée en juin 2009 (in english), et qui avait fait l’objet d’un article dans La Recherche en décembre 2009. Voir article du Monde. Selon B Nadel, « « Nous avons mis en évidence des biomarqueurs qui témoignent d’un lien moléculaire entre l’exposition des agriculteurs aux pesticides, l’anomalie génétique et la prolifération de ces cellules, qui sont des précurseurs de cancer. »
Référence Environnement mentionne la position de l’UIPP
(firmes phytosanitaires) pour qui « il est impossible d’affirmer si l’apparition des cancers du sang est due aux produits phytopharmaceutiques ou à d’autres expositions associées, elles aussi responsables d’effets identiques (par exemple mycotoxines, virus animaux, fumées de diesel…) encore moins de dire quels sont les produits phytopharmaceutiques incriminés (20 familles chimiques, toxicités des molécules variées…) ».
Dans la Gazette de l’ACTA, P Stoop analyse l’étude à la source, y relève quelques anomalies, voire erreurs, qui sont susceptibles de remettre en cause la validité même des liens statistiques retenus.

« S’organiser pour une protection phytosanitaire assumée, responsable et durable »
Sous ce titre
, F Lafitte, président d’Apfel Sud-Ouest, et B Géry, président de ForumPhyto signent un éditorial s’adressant aux producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest. Ils montrent les actions mises en place par les producteurs et leurs organisations, la situation de la protection phytosanitaire et ses perspectives.

Innovation en protection phytosanitaire des bananeraies (Maxi-mini.com)
Sous le titre « Pesticides : service minimum », Maxi-mini.com évoque le dispositif « Néonotonia » consistant à cultiver du soja dans les bananeraies de Guadeloupe afin de contribuer à fertiliser le sol, de réduire les attaques de nématodes et d’empêcher le développement de mauvaises herbes. Ce type d’innovation, si elle tient ses promesses, est le type même de solution dont les producteurs peuvent se saisir.

Méthodes alternatives/complémentaires : commission de l’AFPP
La Commission « Moyens de Protection pour une Production Intégrée » (MPPI) de l’AFPP prend la suite de la Commission des moyens alternatifs.
Quatre groupes se sont mis au travail autour :
– du recensement des produits (substances naturelles, micro-organismes, macro-organismes)
– du recensement des pratiques utilisables dans le cadre des orientations du plan Ecophyto 2018
– des expériences innovantes
– de l’inventaire des réalisations ayant existé (analyse des succès et des échecs)
En parallèle, un comité d’organisation prépare la IV ème Conférence sur les Moyens de Protection pour une Production Intégrée. Elle se tiendra à Lille en 2011.

Enquête sociologique sur les perceptions des viticulteurs (Vertigo)
Sous le titre « Le coût humain des pesticides : comment les viticulteurs et les techniciens viticoles français font face au risque », la revue Vertigo, revue électronique en sciences de l’environnement rend compte d’une enquête sociologique auprès de viticulteurs, principalement double-actifs, utilisateurs de pesticides.
Face à l’incertitude sur les risques et sur la façon de les prévenir, les viticulteurs et leurs techniciens hésitent entre gestes de protection, défi et déni.
Derrière le jargon sociologisant, l’article prend de fait pour acquis que, en soi, l’utilisation des pesticides par les viticulteurs est un problème majeur de santé. L’application réelle de bonnes pratiques qui permettraient de réduire considérablement les risques n’est pas dans son champ d’investigation… Pourtant, de façon sous-jacente, l’article montre bien qu’il s’agit d’abord d’un problème de formation à la sécurité.

« Que veut dire « bio » au juste ? » (BBC World Service)
« Demander au client moyen d’un supermarché ce qu’ils pensent quand ils voient les produits bios en rayons. La majorité répond : chers et sans pesticides. Sur le premier point, ils ont raison (…). Sur le deuxième point, les gens se trompent ». Ainsi commence cet article/enquête complète sur le bio (in english) de BBC World Service. Constatant que la plupart des chefs de rayons ne savent pas non plus répondre à la question, BBC a interrogé la Soil Association qui organise la certification bio au Royaume-Uni. Celle-ci reconnait qu’il ne lui est pas facile d’être transparente et pédagogue.
Les liens vers les standards européens et britanniques de la bio sont disponibles à partir de cet article.

Colloque : Produits de protection des plantes en bio
Ce colloque sur les produits phytosanitaires en « bio » : usages, réglementation et perspectives européennes se déroulera à Lille les 10 et 11 mars 2010. Il est appuyé par l’UE et des autorités régionales françaises et belges (Nord-pas de Calais, Oost-Vlaanderen et West-Vlaanderen, Wallonie). Se renseigner : itab@itab.asso.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

« Pour sauver la planète, sauvons les paysans ! » (S Brunel, Le Monde)
Sous ce titre, dans une tribune libre du Monde, Sylvie Brunel, géographe, s’insurge : « après avoir été les sauveurs de la nation, les paysans se voient aujourd’hui accusés d’en être les fossoyeurs (…) Pourtant, (…) le monde agricole est le garant d’un véritable développement durable. » « Les paysans aujourd’hui sont pleinement conscients de la nécessité de mettre en œuvre des techniques agricoles qui concilient respect de l’environnement et performance. La consommation d’engrais a été divisée par dix en dix ans. Des bandes enherbées longent les cours d’eau (…) Les espaces verts sont d’abord des espaces agricoles. (…) Nous devons abandonner notre vision fausse et passéiste d’une nature qui existerait indépendamment de l’homme et faire enfin confiance à ceux qui la connaissent, l’aménagent et en tirent le meilleur. » A lire dans son intégralité.