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Lesinfos 1016

17 juin 2011

Les Infos 10-16 du 08 octobre 2010

 

Les usages orphelins au centre de la conférence GlobalGap
GlobalGap vient de tenir conférence à Londres (in English). La question phytosanitaire en fruits et légumes a été au centre de nombreux débats, y compris dans la première séance plénière et dans les réunions informelles.
Par exemple, une prise de position d’ECPA (Industrie phytosanitaire) a mis en évidence comment des restrictions phytosanitaires au-delà de la réglementation de la part de certains supermarchés peut entraver la « protection intégrée » des plantes : multiplication des résistances des parasites, moindre protection de l’environnement, …
Concernant les usages orphelins, une
proposition du CPWG (groupe de travail sur la protection phytosanitaire) a retenu toute l’attention. Cette proposition vise à permettre à court terme aux producteurs, sur une base provisoire et sous leur responsabilité, d’utiliser des traitements autorisés dans un pays voisin pour le même usage ou dans le même pays pour un usage similaire à certaines conditions.
GlobalGap peut contribuer à obtenir l’indispensable aval des autorités européennes et nationales sur cette proposition. Plus de détails pour les adhérents de ForumPhyto dans PointsChauds

UE : révision du régime de santé des plantes (CPHR) (maladies de quarantaine)
L’UE a commencé la révision de son système législatif concernant la protection des plantes contre les maladies et parasites (principalement dits « de quarantaine »).
Le rapport de la DG Sanco (in English) d’évaluation de la situation réglementaire actuelle met en évidence les principales difficultés provenant de la disparité des réglementations nationales et/ou de l’application des réglementations européennes dans un contexte d’élargissement d’une UE aux frontières relativement perméables. Les 14 recommandations du rapport sont centrées sur une plus grande rigueur à l’entrée dans l’UE et dans la circulation intra-UE (passeport phytosanitaire, zones protégées, obligation d’éradication…), la nécessité d’un financement en particulier pour indemniser les producteurs.
Voir communiqué de presse et page explicative sur la révision en cours : conférence du 28 sept 2010, consultation des parties prenantes,… (all in English).
Plus de détails pour les adhérents de ForumPhyto dans PointsChauds.

ONGs : « Friends of the EU » (les amis de l’Union Européenne) (IPN)
International Policy Network (IPN), « think tank » libéral, a publié une étude complète sur le financement des Organisations Non Gouvernementales (ONG), regroupées dans Green 10 (coalition des 10 principales ONG environnementalistes). Le financement total de l’UE est passé de 2,3 millions d’€ en 1998 à 8,7 millions d’€ en 2009. Certaines des ONG en tirent plus de 70% de leurs ressources. Extrait du résumé : « La Commission soutient que le financement européen des ONG environnementalistes est nécessaire pour contrebalancer le poids des industries, des syndicats professionnels et des groupes de consommateurs. Mais le financement généreux de grandes et puissantes ONG environnementalistes – ignorant des organisations basées en région ou plus petites – semble être en contradiction avec cette affirmation. Il est peu probable que ces grosses organisations centralisées soient vraiment représentatives des convictions et des opinions des citoyens de l’UE. »
Voir la présentation de l’étude. Voir l’étude complète (2M0). (All in English).
Voir présentation en français de l’étude sur le site de Socopag (agence de presse)

2° comité national d’orientation et de suivi d’Ecophyto (Ministère de l’agriculture)
Dans un communiqué de presse rendant compte de cette réunion, B Le Maire tient à « rappeler son engagement total » dans le plan Ecophyto. Les actions prévues avancent : réseau de fermes pilotes, bulletins de santé du végétal, formation des professionnels.
Sous le titre « La France utilise un peu moins de pesticides », le Journal de l’Environnement rend compte de l’évolution du « nombre de doses utilisées » (NODU). Cet indicateur, partiellement lié aux quantités utilisées,  n’est pas approprié pour évaluer les progrès des pratiques phytosanitaires.

Guide des bons soins au jardin (UPJ)
Les bonnes pratiques phytosanitaires concernent aussi les jardiniers amateurs. Pour y aider, l’UPJ (union des industries des produits phytos pour les jardins) a publié cette brochure s’adressant ainsi aux jardiniers : « Des conseils sur la meilleure façon de nourrir vos plantes, mais également un pense-bête pour réaliser vos propres diagnostics et prévenir maladies et invasions de ravageurs sont désormais réunis. L’UPJ rappelle également que traiter vos plantes n’est pas automatique et informe les jardiniers que des méthodes alternatives existent parfois en parallèle des méthodes de synthèse. En cas de traitement, ce guide vous invite à vous protéger »

Bonnes pratiques de désherbage en zones non agricoles (suite)
Dans LesInfos1014, nous signalions un guide des bonnes pratiques de désherbage en zones non agricoles. Un lecteur nous signale un autre guide disponible sur le site de la CORPEP Bretagne, ainsi que des fiches techniques sur les alternatives au désherbage en zone urbaine. L’importance de l’enjeu du désherbage en zone urbaine vient en particulier d’une grande proportion de surfaces imperméables ou quasi imperméables, ce qui favorise le transfert de la pollution vers les caniveaux, puis les cours d’eau.

Défi-Stim : aider les plantes à se défendre naturellement
Sous le titre « 1.3 millions pour les stimulateurs des défenses naturelles », Campagnes et Environnement expose les principaux traits du programme de recherche « Défi-Stim ».
Rendant compte également de ce projet, Ouest France commente : « L’attente qui entoure les éliciteurs est à la hauteur des espoirs qu’ils suscitent dans la recherche de produits nouveaux, complémentaires aux produits phytosanitaires conventionnels. Tout l’enjeu pour les acteurs de Défi-Stim consiste à tenter d’identifier les différents leviers qui permettent aux plantes de bien réagir à leur application en condition de production. »

L’enjeu de la compétitivité de la filière pommes française (A&E)
Sous le titre « le repli de la production de pommes françaises se poursuit », Agriculture et Environnement explique les difficultés des producteurs français dans un contexte commercial paradoxalement globalement favorable. Une partie de l’explication vient des distorsions de concurrence subies par les producteurs français concernant la protection phytosanitaire, y compris sur des moyens particulièrement respectueux de l’environnement : bouillie sulfocalcique, confusion sexuelle double…

La culture durable des légumes selon Bonduelle
Dans ce communiqué de presse, Bonduelle fait le point de son engagement dans un programme-pilote de production intégrée de légumes de plein champ : pour une « logique de prévention des risques d’accidents de culture par l’emploi prioritaire de méthodes agronomiques et l’utilisation de traitement en dernier recours. »

« Un pesticide « d’enfer » (Ah, au fait, il est bio !) »
Le titre de cet article (in English) vient de la bible qui associe le feu et le soufre à l’enfer ! (« fire and brimstone ») ! S Savage, consultant en protection des plantes, y explique l’importance du soufre, le plus vieux des pesticides (5000 ans, en Egypte), en particulier en viticulture biologique. Le soufre peut porter atteinte aux oiseaux, il est irritant et allergène. Malgré ces inconvénients, il reste indispensable aussi en viticulture conventionnelle pour combattre les résistances, en complément des alternatives chimiques plus sûres.

A (ne pas ?) lire : « mon combat contre les empoisonneurs »
D’après les résumés publiés (par exemple sur Bibliosurf), ce livre porte bien son titre, axé sur la théorie du complot : « les industriels redoublent d’imagination pour cacher leur responsabilité (…) ils font preuve d’un cynisme sans précédent ». Sans vouloir blanchir a priori tous les « industriels » ni suggérer que le monde de l’innovation serait pur et désintéressé, il est permis de douter d’une telle théorie.
Mon combat contre les empoisonneurs, A Aschieri et R Lenglet, Ed La Découverte.

Les perturbateurs endocriniens vus par les « lanceurs d’alerte »
Une conférence sur les perturbateurs endocriniens s’est déroulée récemment sous l’égide du RES (Réseau Environnement Santé) qui se présente comme un regroupement des lanceurs d’alerte : MDRGF, WWF, Fondation sciences citoyennes, etc. Leurs leaders sont : A Cicolella, C Sultan, F Veillerette…
Voir articles du Journal de l’Environnement (assez neutre) et du Nouvel Observateur (plus partisan).
S’appuyant sur le principe de précaution, le RES demande que l’on « change la façon d’évaluer les risques »
. Il demande de la réglementation, voire l’interdiction de nombreuses substances synthétiques.
Curieusement, certains ingrédients naturels (soja…) et médicaments, cités à juste titre dans la liste des perturbateurs endocriniens, ne font pas l’objet de cette condamnation…