Divers, Veille sociétale

Benzène et pesticides… : Un producteur indemnisé par l’Etat

10 mai 2012

Selon Actualités news environnement, « Un agriculteur vient d’être indemnisé suite au développement d’un « syndrome myéloprolifératif » dont les pesticides ont été reconnus comme la cause. »

« Les pesticides » ??

En fait un lien de causalité entre le benzène et la maladie de Dominique Marchal a bien été reconnu dans les termes suivants : « la maladie professionnelle déclarée par M.MARCHAL est connue pour être provoquée par le benzène ; que les produits phytosanitaires utilisés pour traiter les cultures contenaient du benzène, qu’il apparaît donc que la maladie déclarée  par  M.  MARCHAL  doit  être  prise  en  charge  au  titre  de  la  législation professionnelle ».

Mais :

– le jugement du tribunal des affaires sociales n’incriminent pas de produit particulier

– de nombreuses autres expositions au benzène sont susceptibles d’intervenir dans une exploitation agricole : essence (voir par exemple cette page sur le site du Ministère du travail), fumées d’échappement ou de feu en particulier.

– cela fait 20 ans que les produits phytosanitaires ne contiennent plus de benzène…

Cela n’empêche nullement de nombreux médias de se saisir de l’affaire pour la centrer sur les pesticides et les condamner en bloc et sans appel.

Le JDLE (Journal de l’Environnement) fait de même, de façon équilibrée toutefois. Même si les phytos ne contiennent plus de benzène depuis 20 ans, sa présence aurait pu (et dû ?) être mentionnée sur les étiquettes bien avant. C’est ce que dira éventuellement la suite de la procédure.

 

Clairement distinguer

On ne peut que compatir aux souffrances de D Marchal et aux efforts qu’il a dû déployer pour faire reconnaître sa maladie en tant que maladie professionnelle ; et obtenir indemnisation.

Les produits phytosanitaires ne sont pas anodins. Même si leurs normes de sécurité se sont nettement améliorées depuis plus de 20 ans, ils peuvent être dangereux s’ils sont mal utilisés, en particulier si on se protège insuffisamment.

La justice devra juger si l’information a été suffisante ou non.

Ce n’est pourtant pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain : bien utilisés, ils contribuent à la protection des plantes. Ils rendent ainsi service non  seulement aux agriculteurs, mais aussi à l’ensemble de la société en contribuant à une alimentation de qualité et accessible.