Divers, Veille sociétale

Mauvaises herbes ou biodiversité ? (L Berthod)

10 mai 2012

Sous le titre « Biodiversité ? Vous avez dit biodiversité ? », Laurent Berthod, ancien technicien agricole, rend compte d’une anecdote lors des auditions menées par la « mission (parlementaire) commune d’information portant sur les pesticides et leur impact sur la santé et l’environnement ». Pour le sénateur J Labbé, les mauvaises herbes, « cela n’existe pas en matière de biodiversité. »

Avec une tonalité taquine, voire provocatrice, mais de façon pédagogique et fondée, L Berthod explique en quoi ce cliché environnementaliste est profondément faux. Pour deux raisons :

 

1) « L’agriculture, qui nourrit les hommes depuis environ dix mille ans, c’est la lutte quotidienne contre la biodiversité ».

« Au champ, quel est l’objectif de l’agriculteur ? Faire pousser, sauf quelques cas agronomiquement justifiés, une seule plante, en obtenir le rendement optimal et pour cela combattre ses concurrents (mauvaises herbes) et ses ennemis (insectes ravageurs, champignons et moisissures, bactéries, virus). Dans ce combat, les pesticides sont une arme indispensable, même si elle n’est pas la seule. Parmi les autres armes on peut compter des techniques anciennes, comme la rotation des cultures qui rompt, plus ou moins bien, le cycle de reproduction des parasites, la sélection variétale, dont les techniques efficientes sont relativement récentes (années cinquante en France) et, dernière en date, la transgénèse (OGM). »

 

2) Inversement dans son ensemble et contrairement à une idée répondue, l’agriculture moderne est synonyme de biodiversité au sens où le nombre de variétés cultivées ne cessent de s’accroître.

Ainsi en blé, « la part de marché des vingt premières variétés vendues est passée de  presque 100 %  en 1974 à moins de 70 % en 2007. »

Ou encore « C’est ainsi qu’ont été créées récemment la pomme Ariane et la fraise Gariguette, deux réussites remarquables des sélectionneurs français, variétés ultramodernes auxquelles on a trouvé ces si jolis noms antiques ou fleurant bon le terroir qui plaisent tant aux bobos. »

 

Les liens présents à la fin de l’article de L Berthod valent la peine d’être consultés. Par exemple : Audition de Monsieur Oudin par la mission parlementaire, l’espace pédagogique du GNIS, etc.