Bonnes pratiques, Histoire protection phytosanitaire

« Jadis, on n’employait pas de produits dangereux comme aujourd’hui » ?

14 sept. 2012

Dans une contribution à la Gazette de l’AFIA du 13 sept 2012 de G Waksman, B de La Rocque donne quelques exemples pour combattre cette idée reçue et à « faire un petit rappel sur l’utilisation des moyens de « lutte » contre les ennemis des cultures » :

En 1985, nous avons commémoré à Bordeaux le centenaire des fongicides à travers le centenaire de la bouillie bordelaise. Il y a largement plus de cent ans que pour des cibles diverses ont été utilisés en agriculture le tétrachlorure de carbone, le sulfure de carbone (précurseur des dithiocarbamates). A la fin du XIXème siècle, on pulvérisait les pommes de terre au sulfate de cuivre (fongicide) ; on les défanait (et…désherbait) en pulvérisant de l’acide sulfurique. Il y a plus de soixante ans, le mercure était présent dans les désinfections de semences (clé d’ailleurs de notre suffisance alimentaire)… La loi d’homologation de novembre 1943 a déjà 69 ans…

Pour autant, il ne s’agit pas là de faire l’apologie des pesticides mais seulement de rappeler l’antériorité des réponses « chimiques » apportées au parasitisme des cultures et, en même temps de rectifier une idée reçue qui veut que « jadis, on n’employait pas de produits dangereux comme aujourd’hui », moult fois entendue en réunions associatives… Autrefois… Est-ce qu’aujourd’hui le tétrachlorure de carbone, puissant solvant réglementé en industrie et droguerie depuis les années 60 serait recommandé ? Les fumigants dégageant du sulfure de carbone dans le sol sont à ma connaissance interdits depuis quelques années. Quant au mercure…

Au passage, entre autres littératures, l’ « Histoire de la protection des cultures – de 1850 à nos jours » (de Bain, Bernard et Fougeroux, aux Éditions Champ libre, 2010) fourmille d’anecdotes, de recommandations et d’illustrations. La description du caparaçonnage des chevaux lors des désherbages de pommes de terre et de céréales à l’acide sulfurique, des effets sur les chaussures, les vêtements mais aussi les mains et le visage des « sulfateurs » n’est pas triste. Qu’en était-il pour les butineurs ?

Contact : Bruno DE LA ROCQUE Mél : croquedale(a)wanadoo.fr

 

Lire Références sur l’histoire de la protection des plantes (dont L’Histoire de la protection des cultures de 1850 à nos jours mentionnée par B de La Rocque)  sur ForumPhyto