Divers, Veille sociétale

« L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution » (Bastamag)

10 déc. 2012

Sous ce titre, Bastamag interviewe Philippe Baqué auteur de La Bio entre business et projet de société. Philippe Baqué est un partisan assumé de l’agriculture biologique comme projet de société : mieux-disant social, défense des fermes familiales, proximité entre producteurs et acheteurs, respect de l’humain et de la nature. Pour lui l’agriculture biologique à grande échelle, « l’industrie du bio » constitue une dérive.

 

Que l’on soit d’accord ou non avec ses thèses, sa description et son analyse des mécanismes économiques à l’œuvre dans la production à grande échelle et la distribution du bio sont tout à fait pertinentes : fermes géantes, recherche systématique du prix le plus bas, échanges à l’échelle internationale au mépris de l’équité, etc.

 

Il affirme : « Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité… »

 

Et il conclut : « Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan. »

 

Même si Philippe Baqué a un préjugé non argumenté en faveur de l’agriculture bio, son interview comme son livre constituent une bonne introduction au débat économique sur l’avenir de l’agriculture biologique.

A lire : La Bio entre business et projet de société, sous la direction de Philippe Baqué, éditions Agone, 432 pages, 22 euros.