Europe et international, Union Européenne

Effets à faible dose, perturbateurs endocriniens : le point par l’EFSA

25 janv. 2013

L’EFSA (Agence Européenne de sécurité des Aliments) répond dans cette page (en français, in English) aux questions les plus fréquentes à propos des faibles doses, en particulier en ce qui concerne la perturbation endocrinienne.

 

Certaines associations consuméristes ou environnementalistes défendent le point de vue que, pour les substances pouvant perturber le système endocrinien, la toxicité d’une substance ne dépendrait pas de la dose absorbée. Si tel était le cas, pour protéger la santé humaine, il faudrait interdire toute utilisation  de ces substances sans tenir compte du bénéfice éventuel de leur utilisation par ailleurs.
Les substances synthétiques habituellement attaquées en tant que perturbateurs endocriniens peuvent être certains médicaments ou pesticides, ou provenir des emballages (bisphénol A…).
Il existe aussi de nombreux perturbateurs endocriniens naturels, en particulier des phyto-oestrogènes, que nous absorbons régulièrement et abondamment dans notre nourriture.

L’EFSA « reste ouverte à l’hypothèse des effets à faible dose et n’est ni pour, ni contre. » Mais « Pour les évaluateurs des risques tels que l’EFSA, il reste primordial d’appliquer les préceptes de base concernant la validité scientifique à l’examen des données toxicologiques de chaque étude. Il ne s’agit pas simplement d’additionner le nombre d’études positives et d’études négatives. Les éléments à prendre en considération comprennent la reproductibilité des données, la cohérence des résultats et la conformité de la conduite de l’étude. Le degré de satisfaction à ces critères est un facteur essentiel à prendre en compte lors de l’évaluation critique des allégations concernant les effets « à faible dose » et les relations dose-réponse atypiques ainsi que de leur applicabilité à l’homme. »

Des effets de faible dose (on devrait d’ailleurs parler de très, très faible dose), par exemple de type perturbation endocrinienne, ne sont pas exclus. Mais c’est une hypothèse qui « fait encore l’objet d’importants débats scientifiques. »
L’ensemble de l’article (en français, in English) mérite attention.

L’EFSA a également mis en ligne une vidéo explicative : « Effets à faible dose et évaluation du risque » (in English). Les schémas qui y sont présentés sont parlants. L’argumentation y est évidemment moins détaillée, mais de même teneur.

 

Des associations consuméristes ou environnementalistes ont en fait une approche défavorable a priori à toute substance synthétique. Elles se saisissent de l’hypothèse de ces effets à faible dose pour habiller « scientifiquement » leur argumentation. Mais une argumentation scientifique réelle devrait apporter des preuves plus convaincantes que cette simple hostilité de principe.
De plus, si des effets, probablement faibles, venaient à être démontrés, il faudrait également se poser la question de la gestion de ce risque pour les substances naturelles ayant des effets analogues.

Pour aller plus loin : Voir « références sur les perturbateurs endocriniens » sur ForumPhyto, et plus particulièrement « Perturbateurs endocriniens : les pesticides et les autres » (en français, in English), schéma élaboré par ForumPhyto, compilant plusieurs sources scientifiques et comparant les expositions et les pouvoirs endocriniens de différentes substances.