Bonnes pratiques, Protection intégrée

Arseniate de soude et Esca de la vigne : l’importance de l’évaluation bénéfices/risques

05 nov. 2014

1410EscaVigne Sous le titre « Les viticulteurs de Saône et Loire en colère », Alerte Environnement reprend et commente un article relatant une manifestation de viticulteurs désespérés par « l’immobilisme du gouvernement face aux dégâts causés par l’Esca, une maladie qui détruit 30 hectares de pied chaque année en Saône-et-Loire ». « Il y a 15 ans, on avait un produit pour les traiter, mais il a été interdit, explique Marc Sangoy, co-président de l’Union viticole de Saône-et-Loire. On nous a promis un produit pour le remplacer, mais on ne voit rien venir. »

Au moment de l’interdiction de l’arséniate de soude en 2001 du fait des risques avérés pour un utilisateur mal protégé, les producteurs et l’ensemble de la filière avaient alerté les pouvoirs publics sur le risque pour la santé des vignes. Des solutions avaient été proposées de façon à réduire considérablement le risque pour l’applicateur.

Voir à ce sujet « Le bourbier de l’arsénite de sodium », article d’Agriculture et Environnement de mai 2005.

Dans « L’arsénite de sodium de nouveau à l’étude… pour trouver un produit de substitution »,  nous avons signalé les recherches en cours pour maîtriser les maladies du bois de la vigne et tout particulièrement l’esca. Elles déboucheront peut-être à moyen ou long terme. Mais les producteurs ont besoin d’une solution dans l’attente. L’autorisation de l’arséniate de façon très encadrée pourrait convenir à ce rôle.

Le cas de l’arséniate de sodium est exemplaire de ce qu’il ne faut pas faire. Les pouvoirs publics ont préféré interdire ce produit du fait de son danger intrinsèque, plutôt que de juger à partir d’une analyse bénéfices/risques.
Il est vrai que les produits arsénicaux sont dangereux, voire très dangereux. Il fallait sans aucun doute prendre des mesures pour éviter des expositions professionnelles dangereuses : applications localisées, outils précis d’application, application par des professionnels spécialement formés et équipés, etc.
Mais l’interdiction pure et simple de toute utilisation, sans aucune solution de rechange, est une aberration technique et économique.

Pour aller plus loin : « Eléments techniques sur l’exposition professionnelle aux produits arsénicaux », INVS (Institut National de Veille Sanitaire), Avril 2009