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Les agriculteurs français vont-ils encore moins aimer l’Europe ?

26 mars 2015

1503PhilHoganAgCom Sous le titre provocateur « Pourquoi les agriculteurs français vont (encore) moins aimer l’Europe », Antoine Jeandey, sur WikiAgri, analyse de façon pertinente la perte d’influence de la France, en matière agricole, dans les institutions européennes et ses causes.

Côté Parlement Européen : peu de français dans le groupe PPE, majoritaire au niveau européen. Et pas de groupe à l’extrême-droite.
Côté Commission Européenne : « Pour la première fois, aucun Français ne figure dans le cabinet du commissaire européen à l’Agriculture (Phil Hogan, irlandais (photo)) ».
Reste le Conseil des ministres de l’agriculture de tous les pays européen. Mais ce « troisième pilier arrive souvent après, une fois que les deux premiers ont fini par rapprocher leurs opinions, et donc ne remet pas en cause si facilement que cela ce qui est déjà proche d’être acté. Cela signifie donc que quantité de sujets vont être tranchés au niveau européen sans nous »
Selon A Jeandey : « Les politiques de tous bords auront beau jeu alors d’estimer que « c’est la faute à l’Europe », alors que, en ce qui concerne notre gouvernement actuel au premier chef, ce sont eux qui se sont désintéressés de pouvoir formuler une opinion française forte. »
A Jeandey en conclut, tout en espérant « se tromper », que les agriculteurs, se sentant floués vont s’éloigner de l’Europe.

On ne peut qu’adhérer au diagnostic dans son ensemble : Depuis de nombreuses années, à l’exception de quelques personnalités fortes et remarquées, mais pas forcément d’un bord politique particulier,  non seulement les politiques, mais aussi les professionnels agricoles français ont été trop peu actifs à Bruxelles, pendant trop longtemps. Il y a donc bien une perte d’influence française. Il est clair que les intérêts spécifiquement nationaux de l’agriculture française peuvent en souffrir, par exemple sur le partage en tre Etats Membres du « gâteau budgétaire ».

Pour ce qui est de la protection phytosanitaire, en particulier de la question des usages orphelins, on peut, au contraire, se demander si la perte d’influence française n’est pas préférable pour les producteurs français. Le gouvernement français fait des suggestions dont il vaut souvent mieux que l’UE ne les adoptent pas. De plus, des règles phytosanitaires établies uniquement au niveau européen permettraient de trouver des solutions plus pragmatiques, tout en respectant l’environnement et la santé du consommateur et éviteraient les distorsions de concurrence entre producteurs européens.