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L’agriculture urbaine : nouvelle tocade alternative qui pourrait être utile

08 févr. 2016

L’agriculture urbaine recouvre des réalités très différentes. Elle peut être le fait de populations marginalisées cherchant à se nourrir au moindre coût. Elle peut être une activité donnant du lien dans des opérations d’insertion ou de ré-insertion. Elle peut-être un concept marketing un peu « bobo ». Depuis plusieurs mois, la sphère alternative et les médias en sont friands.

En juillet 2015, « Nourrir les villes : que peut-on attendre de l’agriculture urbaine ? » était le thème d’une conférence du Pavillon de la France à l’exposition internationale de Milan par Christine Aubry, agronome et ingénieur de recherches à l’INRA. Elle y détaille « les jardins familiaux, la recherche de circuits courts d’approvisionnement alimentaire, l’installation de « fermes verticales » ou de jardins potagers sur les toits des immeubles », et les multiples fonctions de l’agriculture urbaine.
Cette vidéo est particulièrement à recommander : pédagogique, équilibrée, exposant les opportunités de l’agriculture urbaine, mais aussi ses limites.

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We demain évoque « Eclosion Urbaine, le premier festival européen de l’agriculture urbaine en France » en octobre 2015.

Sous le titre « Des fraises en containers à Paris », La France Agricole décrit l’initiative de deux jeunes « agricoolteurs » s’installant en plein Paris.

Le Parisien décrit un projet, « Romainville : la future tour maraîchère cherche ses mécènes », en termes flatteurs.

Sous le titre « Des légumes high tech pour bobos branchés », Agriculture et Environnement (A&E) détaille l’expérience d’Aerofarms, agriculture verticale installé dans la banlieue de New-York. A&E souligne la contradiction des médias qui en France critique sévèrement l’agriculture « industrielle » et encense ce genre d’initiative high-tech développée par des financiers.

Toutes les expériences d’agriculture urbaine ne sont pas forcément viables à long terme. Leurs modèles économiques sont souvent fragiles. Elles sont marginales dans l’approvisionnement des villes, et le resteront, en tous cas à moyen terme. Cependant, elles peuvent constituer la base d’un nouveau lien, d’une meilleure compréhension, entre villes et campagnes… y compris sur la question de la protection phytosanitaire.