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Torymus sinensis : un succès du biocontrôle contre le Cynips du châtaignier

08 Aug 2016

Commencée dès 2005 en Italie, effective en France quelques années plus tard, la lutte contre le cynips du châtaignier par des lâchers de Torymus sinensis, une micro-guêpe parasitoïde donne quasi-entière satisfaction.

Les châtaigniers atteints par le cynips voient leur production réduite de 50 à 70%. Non seulement les castanéiculteurs en souffrent, mais aussi les apiculteurs : début 2000, l’arrivée du cynips a entraîné le quasi-arrêt de la production de miel de châtaigniers en Pièmont alpin en Italie. Voir par exemple article de l’ADAAQ[1].

Partout où le Torymus sinensis a été lâché, les arbres ont retrouvé leur vigueur et leur productivité. Dans « Quelle guêpe a piqué nos châtaigniers ? » (début 2015) L’INRA constatait que « dans les Alpes–Maritimes où suite à des lâchers expérimentaux, la dispersion naturelle du parasitoïde depuis le Piémont italien (première infestation en Europe en 2002) a fait dégringoler la proportion de bourgeons infestés de 70 % à 2-3 % en 4 ans. Un vrai succès ! »
Deux limites à ce succès doivent cependant être mentionnées :
– « « Il faut compter entre 8 et 10 ans pour arriver à un contrôle optimal du cynips par Torymus sinensis. » Le temps en fait que T. sinensis soit en nombre suffisamment important pour se multiplier et se disperser naturellement. » (INRA)
– « Pour approvisionner les lâchers, le torymus est récupéré dans des galles collectées en hiver puis élevé et trié des autres insectes, avant d’être mis en dormance et nourri avant le lâchage. On rentre alors dans un cycle de lutte où après une phase d’attaque de cynips, de lutte avec les torymus, de régulation des cynips, il y aura d’autres phases avec des recrudescences nécessitant des moyens de lutte plus longs » (La Volonté Paysanne, Aveyron)
Mais la protection des châtaigniers par Torymus sinensis fait désormais bel et bien partie des success stories du biocontrôle. C’est aussi la démonstration que lorsqu’une solution de biocontrôle fonctionne, elle est rapidement adoptée, sans réticence, par les producteurs concernés.

De nombreux articles régionaux et/ou agricoles dans les régions concernées rendent compte de ce succès.
Par exemple, Corsenetinfos.corsica titre « Castanéiculture : Les lâchers de torymus sinensis commencent à porter leurs fruits » (avril 2016).
En avril 2012, la Chambre Régionale de Languedoc-Roussillon a édité « Biologie du cynips du châtaignier et du Torymus sinensis utilisé en lutte biologique », document plus technique.

1608CynipsEtTorymus

[1] Association de Développement de l’Apiculture en AQuitaine