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« L’illusion végane » (CulturAgriCulturE)

08 août 2016

Sous ce titre (en français, in English, en español), Christophe Bouchet, sur son blog CulturAgriCulturE détaille concrètement comment l’acte militant végan, de refus de toute souffrance et de toute exploitation animale, est une illusion. Toute agriculture, conventionnelle ou bio, même uniquement productrice de végétaux, utilise des ressources animales. Et toute agriculture doit disputer sa production à l’appétit « des escargots, des limaces, des rongeurs, des oiseaux, des sangliers, des cervidés, des pucerons, des acariens, des cochenilles, des nématodes, des coléoptères, des lépidoptères, des diptères, des hémiptères, des thysanoptères, et j’en oublie… »

Préférez le bio ne résout rien car par exemple l’agriculture bio utilise du « fumier, engrais naturel animal bien connu, dont l’origine n’est pas douteuse et qui est la base même de la fertilisation en agriculture biologique ». Pour apporter des oligoéléments, ou des acides aminés, bref des compléments nutritionnels pour les plantes, l’agriculture bio peut utiliser du sang. « Oui, le sang, un sous-produit des abattoirs. Du sang de bœuf en particulier, ou de volailles, ou de mouton, qui ne sont pas fréquemment utilisés dans l’alimentation humaine, au contraire du sang de porc. » Ou encore de la farine d’os, toujours issue des abattoirs, comme complément calcique et comme répulsif contre les rongeurs.
Si, en tant que végan, vous pensiez à vous réfugier dans la biodynamie, « qui elle, au moins, n’utilise pas de pesticides ni de fertilisants, même bio », vous faites également erreur : Les préparations biodynamiques utilisent force cornes, vessies, crânes, et autres, utilisant maints animaux morts… « Et en plus, l’agriculture biodynamique privilégie la traction animale sur la traction mécanique, utilisant les bœufs, les mules ou les chevaux de trait. »

Quelques-unes des conclusions de Christophe Bouchet :

« L’être humain ne peut en aucun cas écarter l’exploitation, volontaire ou involontaire des animaux. C’est la loi de la Nature.
Bon, soyons positif, tout ceci ne veut pas dire qu’il faille accepter la maltraitance animale. Au contraire, je suis tout à fait favorable à l’imposition dans l’agriculture d’une charte de bonnes pratiques d’élevage et de bonne pratique d’abattage. […]
Le végétarisme et le véganisme sont suivis, avec toute la bonne foi du monde, par des gens qui en ignorent les tenants et les aboutissants, et qui ne sont pas conscients (ou refusent de voir) qu’ils sont avant tout, une cible marketing. […]
Allez, soyez raisonnables, un peu de viande, sans excès, bien choisie, produite par des agriculteurs consciencieux et respectueux, comme il y’en a heureusement beaucoup, issue d’animaux bien traités, abattus dans les meilleures conditions possibles, ne me parait pas être un crime contre l’animalité. »

Photo: http://plandejardin-jardinbiologique.com/wa_images/lapin%20dans%20un%20potager.jpg

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