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« Les pesticides : « N’en parle surtout pas. C’est perdu d’avance »… et pourtant il en parle

29 sept. 2016

Sous le titre « Les pesticides, la presse et ma pomme. », Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP (producteurs de pommes et poires), répond aux attaques et surtout détaille posément sa conception de l’agriculture, qui ne se résume pas à l’utilisation, mesurée, des produits phytosanitaires.

Il montre :
– que la protection intégrée n’est pas un vain mot,
– que la recherche de solutions préventives, agronomiques, de biocontrôle et de réduction des risques liés aux produits phytos, est permanente.
– que le risque résidus dans l’alimentation est négligeable,
– que l’exposition des riverains doit faire l’objet d’études épidémiologiques sérieuses avant d’être l’objet d’anathèmes. Et qu’on doit tenir compte aussi des expositions à toutes les substances : « Alcool, tabac, régime alimentaire, médicaments, benzène, soleil, chimie domestique, air pollué de particules fines, déodorants, eaux de toilette alcoolisées, maquillages »
– que « c’est une toute autre histoire » pour « l’agriculteur lui-même et les salariés lorsqu’ils manipulent les produits phytosanitaires », que cela mérite donc attention et actions. Mais qu’il faut bien se rendre à l’évidence : les personnes du monde agricole sont « très clairement en meilleure santé que le reste de la population », et qu’il faut donc raison garder.
– que plusieurs articles successifs dans Que Choisir montrent que, pour « les combattants politiques du bio qui sont très influents », « la fin idéologique justifie tous les moyens d’endoctrinement possible. Brrr… »

 

Quelques passages pour vous donner envie d’aller plus loin :

Sur la Charte « Vergers Eco-responsables » : « Le confinement des applications sur les parcelles, la maîtrise de la dérive, la plantation de haies, l’accueil sécurisé des abeilles et des ruches pour la pollinisation, la protection des applicateurs et des travailleurs saisonniers sont autant d’objectifs prioritaires issus aussi de la Charte et qui nous mobilisent tous.
Le système est en marche. Le champ des progrès à réaliser reste immense. La convergence des efforts et les synergies attendues entre les équipes de chercheurs, de techniciens et d’arboriculteurs permettent d’être optimistes. Surtout lorsque l’on ajoute à tout cela l’évolution variétale possible pour plus de rusticité et de tolérance naturelle des arbres aux maladies et ravageurs. »

A propos des 60 000 tonnes de pesticides utilisés par an en France, il ajoute « 60 000 tonnes, c’est approximativement la quantité de médicaments ingérés directement par les français, soit près d’un kilo par personne et par an. Médicaments dont la surconsommation et les mélanges détonants sont la première cause de mortalité chez les personnes âgées. Et que l’on retrouve ensuite dans l’eau puisque les systèmes d’épuration ne les éliminent pas tous loin de là. »

« La consommation d’alcool en France, c’est 600 000 tonnes d’alcool pur, soit 12 litres d’alcool pur par personne de plus de 15 ans. […] Quand on sait que l’éthanol est catégoriquement cancérigène en plus d’autres propriétés peu ragoutantes, on peut un peu relativiser le danger encouru dans d’autres circonstances lorsque l’on n’est comparativement quasiment pas exposé, quantitativement parlant, à des matières actives souvent mieux classées pour leur toxicologie. »

Sa conclusion porte fort justement sur le rôle du politique :

« A mon sens l’exigence du politique doit être de rechercher avec le maximum d’honnêteté intellectuelle et objectivité la vérité sur ces questions comme sur d’autres. Sans tabous ni idéologie préconçue. C’est manifestement difficile et comme me le rapportait le sénateur Jean Bizet, la haute assemblée s’est vue opposer à des arguments cartésiens et scientifiques en faveur du maintien d’une molécule une fin de non-recevoir lapidaire de la ministre Ségolène Royal par cette déclaration : « c’est l’opinion publique qui demande cette interdiction ».
Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce sujet par d’autres plus qualifiés que moi. Pour ce qui me concerne, au risque de susciter des commentaires acides, j’entends tenir ce cap de la promotion active des progrès en agriculture, sans discours anxiogène et en participant au débat le plus ouvert possible sur ces questions très difficiles.
Qu’en pensez-vous ?… »

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