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« À l’intégrité scientifique doit faire suite l’intégrité médiatique » (Seppi)

02 févr. 2017

Impression Dans un « glané sur la toile 121 », Seppi mentionne l’article récent de Philippe Stoop sur ForumPhyto sur le rapport Corvol concernant l’intégrité scientifique. Il partage le souci de Philippe Stoop sur l’ambiguïté et les manques du rapport Corvol qui « risque de manquer une partie de sa cible, et de se prêter à des détournements militants »

Mais, pour Seppi, le rapport Corvol « présente une autre lacune grave : rien n’est dit sur les relations avec les médias et sur les activités de nature socio-politique. Nous voulons une science intègre, mais il nous faut encore plus une science qui soit médiatisée avec intégrité. »

Les quelques garde-fous existant aujourd’hui sont insuffisants à contenir les dérives. Seppi cite en premier lieu la pseudo-étude de GE Séralini sur les rats qui avait fait la une du Nouvel Observateur en 2012. Les académies scientifiques avaient vivement critiqué cet usage des médias en ces termes : « L’orchestration de la notoriété d’un scientifique ou d’une équipe constitue une faute grave lorsqu’elle concourt à répandre auprès du grand public des peurs ne reposant sur aucune conclusion établie. » Elles avaient aussi proposé la création d’un « Haut comité de la science et de la technologie » auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Seppi estime que c’est sans doute un premier pas, mais qu’on peut douter que ce soit une « réponse efficace », compte-tenu de la mollesse coutumière du CSA.

Il en appelle aux « rationalistes », qui « devraient peut-être dénoncer systématiquement les dérives charlatanesques. »

Comme pour rappeler par avance l’importance des manipulations possibles de la science par un usage illégitime des médias, Seppi a également publié quelques jours plus tôt : « Bref retour sur l’ignoble « Perturbateurs endocriniens : halte à la manipulation de la science » (le Monde du 29 novembre 2016). » Seppi y analyse la publication d’un article signé par une centaine de chercheurs et montre que l’article, médiatique et non scientifique, fait mine de s’appuyer sur la science, mais sert clairement les intérêts bien compris de certains signataires…Comme le conclut Seppi, « cela nous rappelle furieusement les « individus […] financés par des intérêts industriels »… »(citation en italique reprise de l’article du Monde).
Exprimé autrement nous dirons que les signataires de l’article du 29 novembre 2016 du Monde adorent montrer la paille dans l’œil de leur voisin et oublie allègrement la poutre dans le leur…