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Glyphosate et urines : Nouvelle étude facebook et bidon de Générations Futures : Laissez pisser !

07 avril 2017

Une fois de plus, Générations Futures (GF), association anti-pesticides par principe, fait de la com basée sur de la « science facebook » (© Bernhard Url, directeur exécutif de l’EFSA), c’est-à-dire bidon, mais destinée à faire le buzz pour peser sur un débat réglementaire. La ficelle est très grosse. Mais ça marche : de nombreux médias reprennent leurs propos tout crus, sans aucun recul. Cette fois il s’agit de glyphosate dans les urines.

Voir « l’étude » de GF.
Résumé : un test Elisa permet de retrouver en moyenne 1.25 ng/ml dans les urines de 60 personnes. Ce résultat est « 12,5 fois la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau de 0.1 ng/ml ». Force graphiques, tableaux, mots faisant « scientifiques » tels que « protocole », « méthodologie », etc. Et des célébrités se sont prêtées au jeu pour apporter la dose de people historie de bien vendre l’opération.
De nombreux médias ont repris l’information de GF sans aucun recul. Par exemple France Info, Le Monde.
Toutefois Actu-Environnement, média plutôt environnementaliste, a un regard de fait plus critique en montrant qu’il s’agit principalement d’une opération de lobbying pour peser sur le débat réglementaire et en mentionnant la réaction de l’UIPP (firmes phytos)

Sur le fond, il n’y a pas grand-chose à dire de plus. En effet :
La « concentration admissible dans l’eau de 0.1 ng/ml », dont le dépassement est annoncé pour faire peur, n’a pas de valeur toxicologique. Il s’agit d’un zéro technique d’il y a 30 ans : A l’époque, les laboratoires étaient incapables de trouver ces niveaux, et la réglementation ne voulait *aucun* pesticide dans l’eau. Aujourd’hui, les laboratoires sont capables de retrouver ces niveaux qui n’ont aucune incidence sur la santé.
– A l’exception du CIRC (qui a évalué le glyphosate comme aussi cancérigène que la viande et moins que la charcuterie), toutes les agences de sécurité dans le monde considèrent le glyphosate comme sûr.
Le glyphosate est d’une toxicité très faible, très nettement inférieure par exemple à celle du sel de cuisine.
– Ce résultat prouve seulement que l’organisme élimine le glyphosate
Notre conclusion

Il est désespérant de voir que des médias continuent à accorder du crédit à de telles opérations de manipulation. Il serait temps qu’ils comprennent, du moins les plus sérieux d’entre eux, que détection ne signifie pas risque.
Le seul but de cette « étude » est d’utiliser médiatiquement et politiquement la capacité actuelle des laboratoires de détecter des traces infimes de phytos ou de toute autre substance…
Pour aller plus loin :
« Pour sourire et s’instruire : peut-on boire du glyphosate ? »

1704Mannekenpiss