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Cerises, Drosophila et diméthoate : une décision erronée renouvelée et injustifiable

12 mai 2017

Le gouvernement français a renouvelé d’une part l’interdiction du diméthoate (insecticide protégeant les cerises contre Drosophila suzukii) et d’autre part l’interdiction d’importation de cerises fraîches venant de pays autorisant une telle utilisation. Ces décisions sont à la fois incohérentes et injustifiables.

La décision étant strictement la même qu’il y a un an, notre analyse reste la même.
Voir « Cerises / Diméthoate : Retour sur une décision française injustifiable », mais aussi ici.

En résumé :
Des cerises moins bien protégées, le niveau de production et revenu des producteurs en berne, l’environnement menacé, et aucune amélioration du niveau de sécurité des consommateurs.
– Une contribution du gouvernement français à l’hystérie anti-pesticides
– Une décision contraire non seulement aux règles du Marché Unique européen, mais également à toutes les règles du commerce international.

La répétition de l’entorse aux règles internationales est un facteur aggravant. Plusieurs organisations professionnelles agricoles européennes, dont Freshfel (fruits et légumes frais) et ECPA (firmes phytos) ont écrit à Vytenis Andriukaitis, Commissaire Européen à la Santé.

Voir la lettre au Commissaire Andriukaitis (in English)

D’une part lors d’une réunion officielle du 6-7 avril 2017 sur la question des LMR du diméthoate, la Commission a souligné que « une mesure d’urgence de l’UE serait disproportionnée […] du fait qu’il n’y a pas d’indications d’un risque sanitaire sérieux ». Ces organisations enjoignent la Commission de révoquer en conséquence la décision française, conformément à la réglementation européenne.

D’autre part, ces organisations soulignent que la décision française minent une nouvelle fois « l’acquis communautaire » (voir article Wikipedia), c’est-à-dire la base même du fonctionnement de l’UE, et introduit de ce fait un doute légal minant la confiance réciproque.

En 2016, la décision française était une erreur politique et réglementaire. Une erreur humaine somme toute. La répétition de cette erreur en 2017 est inacceptable et diabolique ! : « Errare humanum est, perseverare diabolicum »

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