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Kokopelli : « l’incarnation parfaite du capitalisme vert » ?

31 mai 2017

Sous le titre « Nous n’irons plus pointer chez Gaïa. Jours de travail à Kokopelli », d’anciens employés de Kokopelli témoignent dans un petit livre paru aux Editions du bout de la ville.

Dans la présentation qui en est faite sur le site Hobo diffusion, on peut lire : « D’ancien.ne.s salarié.e.s et jardinières, écœurés par les pratiques de l’association, se sont attelés à faire la critique rare et nécessaire de cette forme particulière d’exploitation : de sa politique de management aux rapports qu’elle entretient avec les petits producteurs, de son discours new age à ses pratiques commerciales, Kokopelli est une incarnation parfaite du capitalisme vert. »

Dans « Descente dans l’enfer salarial de Kokopelli », Agriculture et Environnement (A&E) cite quelques extraits significatifs du livre (et incitatifs à sa lecture). Il conclut fort justement : « sidérant ! » Aller sur le site d’A&E pour demander l’article.
Quelques exemples : « harcèlement moral », « cynisme de la direction », « On est loin du mythe des fabuleux jardins de conservation », aller «  au moins cher, et ceci sans scrupules et sans considération éthique », approvisionnement croissant chez des grossistes, « Le  stock de SSF [« Semences Sans Frontières », une opération de communication habillée en humanitaire] était constitué en grande partie de semences  d’invendus. Leur durée germinative était souvent largement dépassée. J’avais, par exemple, envoyé en 2014 en Afrique des semences de piment datant de 2007 (durée germinative de trois à cinq ans) et des fleurs de 2009 (durée germinative de un à deux ans) »
En résumé : « Nous pensions être complices de résistants anticapitalistes face à la justice, nous avons été les auxiliaires d’une imposture. »

Notre conclusion :

Ce livre mérite lecture au moins parce qu’il est la démonstration que le monde réel n’est pas un western avec des gentils évidemment gentils et des méchants évidemment méchants. Le « capitalisme vert », parce qu’il sait qu’il est a priori perçu comme vertueux, s’estime souvent dispensé de règles déontologiques élémentaires. Cela mène quelquefois aux pires dérives.
Quoiqu’on pense du « capitalisme », même, et surtout, quand on veut être « anti-capitaliste », il faut toujours garder un œil critique !

A lire ! Nous n’irons plus pointer chez Gaïa. Jours de travail à Kokopelli, Le Grimm, Editions du bout de la ville, décembre 2016.

1705KokopelliTemoignages

Mise à jour du 12 juin 2017 :
Dans « Pourquoi nous n’irons plus acheter nos graines chez Kokopelli« , le blog de permaculture Le Jardin des Possibles explique comment, en tant que client de Kokopelli, ils sont passés du soutien, aux « regrets », puis « à la consternation », et enfin « à la rage ». Témoignage à lire.