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Environnementalisme et pratiques fascistes

05 déc. 2017

L’adjectif peut paraitre excessif. Il l’est probablement effectivement concernant la grande majorité des environnementalistes qui cherchent à argumenter honnêtement. Il semble malheureusement qu’une partie d’entre eux choisissent la fuite en avant et utilisent des moyens rappelant les heures les plus sombres de notre histoire.

A titre quasi-anecdotique, et pourtant significatif, nous citerons Biocoop. Dans une campagne se voulant « punchy » (voir ici), Biocoop parle d’aliment « glyphosaté », homophonie approximative et évidemment volontaire de « sulfaté » (et pourquoi pas de « gazé » tant qu’on y est !).
« Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit… » Biocoop fait visiblement sienne la célèbre maxime de Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler. En fait, cette inflation verbale est aussi le signe d’un aveu partiel d’impuissance.

Dans « dix pratiques liant environnementalisme et fascisme » (in English), David Zaruk, sur son blog The Risk Monger, montre en quoi le rapprochement avec l’idéologie nazi n’est pas seulement anecdotique. En effet, parmi les pratiques des militants environnementalistes les plus extrêmes, on peut citer :
– Le refus d’un véritable dialogue et un débat ouvert
– L’utilisation d’attaques ad hominem agressives
– De gros mensonges répétés des millions de fois
– L’exploitation de victimes dans des campagnes de communication
– Des attaques en meutes contre des opposants
– La volonté délibérée de briser les règles pour l’emporter
– Se poser en porte-parole du peuple
– Mobiliser une pureté analogue à celle du « sang et du sol »
– Imposer une idéologie droitière
– Créer des boucs émissaires pour accroître la peur

Sous ces simples têtes de chapitre, D Zaruk argumente de façon convaincante.
Le nazisme avait habilement utilisé les nouveaux médias de son époque (la radio et le cinéma), avant que le public n’en comprenne les limites. Les militants environnementalistes les plus extrêmes utilisent aujourd’hui Internet et les réseaux sociaux.

Certes cette comparaison a ses limites : les environnementalistes n’exercent pas, en général, de violence physique, du moins pas encore.

Dans « Pour une vraie critique environnementaliste », Frédéric Drago, rationaliste et environnementaliste, s’inquiète : « Vouloir défendre et préserver l’environnement est évidemment une bonne chose, mais le faire n’importe comment est bien souvent davantage source de discrédit que d’accomplissement de l’objectif recherché. » Il détaille de nombreux exemples de ces argumentations « souvent immatures, caricaturales voire parfois totalement mensongères et manipulatrices », concernant Monsanto, les OGM et le glyphosate. Dans sa conclusion, il préconise « une approche véritablement argumentée et réfléchie [qui seule] permettra d’avoir la crédibilité suffisante pour défendre efficacement l’environnement face aux comportements qui lui sont néfastes. ».

Malheureusement, aujourd’hui, les environnementalistes continuent, dans le meilleur des cas, sur leur lancée immature et caricaturale, et au pire dans le mensonge et la manipulation, sans que cela ne leur pose de problème moral.
On doit également rappeler les racines profondément réactionnaires de l’environnementalisme. Voir par exemple :
– « « Les bios, les écolos et l’extrême droite » (Alerte Environnement) »
– « « Les métamorphoses des idéologues de l’agriculture biologique » ». Nous concluions :

« La nature fondamentale du bio repose sur trois mécanismes constants : « la dénonciation du matérialisme productiviste, la mythisation du passé et l’essentialisme attribué à la Nature. » Ces trois mécanismes ont d’abord été mis en œuvre par l’extrême-droite. Même si ceci paraitra sans doute incongru à nombre d’acteurs actuels du bio qui se pensent « à gauche » de l’échiquier politique… »

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