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« Quand la FCPE introduit des lobbys dans l’école » (Yann Kindo)

09 janv. 2018

Sous ce titre, sur son blog La faucille et le labo abrité par Médiapart, Yann Kindo constate qu’un lobby échappe à « une saine tradition qui consiste à refuser l’intrusion dans l’école de lobbys qui veulent y promouvoir leurs salades, qu’elles soient idéologiques ou surtout mercantiles. […] Pare que, lorsqu’il s ‘agit de l’agriculture bio, là tout change, et tout l’arsenal intellectuel  qui refuse que les salles de classe, cours de récréation et autres cantines scolaires ne deviennent un terrain de jeu pour des options idéologiques et croyances particulières ou pour des intérêts marchands, tout cela est remisé au placard et on ne voit plus où est le problème. »

Il prend l’exemple de la campagne de la région Rhône-Alpes qui a diffusé dans les écoles « un véritable magazine de propagande » de l’alimentation bio. Aujourd’hui, la nouvelle majorité régionale est plutôt favorable à la promotion « des « produits locaux » et du terroir ». Yann Kindo note d’ailleurs : « les écologistes sont généralement en accord avec les gens de droite extrême comme notre président de région, l’argument « environnemental » étant souvent difficile à démêler de l’argument « patriotique » ».

Mais Yann Kindo centre surtout ses critiques sur « la pourtant très utile fédération de parents d’élèves FCPE, qui a en toute simplicité organisé auprès des enfants une campagne idéologique anti-pesticides aux côtés de lobbyistes très intéressés… »

Pour lui, le scandale d’une telle campagne tient en quelques points importants :
Une confusion entre le « loisir du jardinage » et « l’activité économique fondamentale qu’est l’agriculture et qui consiste notamment à nourrir bientôt 9 milliards d’humains sur la planète. »
Une vision à la Disneyde la biodiversité : « C’est très bien d’avoir dessiné sur l’affiche de jolis auxiliaires du jardinier comme l’abeille, le ver de terre, le lézard ( ?) et la coccinelle, mais pourquoi n’y voit-on pas représentées aussi d’autres bestioles telles que la limace, le puceron ou le doryphore, qui  eux aussi  font partie de la « nature » ? »
L’absurdité du slogan « Mon jardin au naturel ». Car « Que j’écrase les doryphores avec les doigts ou que je les empoisonne pour que je puisse au final avoir des patates, que je désherbe à la main ou que je répande du Round-Up pour éliminer la végétation que je ne veux pas et favoriser celle que je veux, ça ne change rien à l’affaire, c’est du jardinage, et c’est anti-naturel au possible. »
La connivence coupable avec Kokopelli, partenaire de l’évènement et marchand de « semences bio et anciennes »… et commercialisant « sous son nom – et bien plus cher – une variété de haricot protégée par une AOC. En gros, [faisant] ce que fait un élève quand il copie, c’est à dire s’approprier le travail d’autrui. […] « A bas les règlements, je fais ce que je veux comme je veux », était-ce là le message civique que la FCPE a voulu faire passer dans les écoles ? »
La connivence avec le marchand de peur Générations Futures, « une association qui est en fait l’émanation des principaux poids lourds du secteur « bio » de l’industrie agro-alimentaire, et qui lui sert de force  de frappe médiatique pour promouvoir ses ventes en dénigrant les produits de ses concurrents du conventionnel. »

De nombreux liens dans l’article permettent d’étayer les dires de Yann Kindo.

Nous ne pouvons qu’en conseiller la lecture intégrale.

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