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« La colossale supercherie du bio » (Henry Miller, Forbes)

31 juil. 2015

1507Miller Sous ce titre (in English), Henry Miller, scientifique universitaire, collaborant à la FDA[1], argumente essentiellement d’une part sur l’insignifiance de la question des résidus et d’autre part sur le contrôle de la filière bio et les fraudes possibles.

L’article ne mentionne rien sur les aspects agronomiques ou environnementaux.

Les partisans du bio seront bien sûr en désaccord avec le terme « supercherie », qui a en partie un but de provocation.
Il n’en demeure pas moins que les deux arguments principaux développés par Henry Miller sont bien étayés.

Sur la question des résidus, H Miller fait principalement référence aux travaux de Bruce Ames : 99.99% des résidus de pesticides que nous ingérons sont produits naturellement par les plantes. Et globalement ils ont le même niveau de toxicité (cancérigènes, mutagènes, etc.) que les pesticides synthétiques. On peut donc qu’être d’accord avec son affirmation : « Les consommateurs qui achètent bio pour éviter l’exposition aux pesticides centrent leur attention sur 1/100° de pourcent des pesticides qu’ils consomment »
Pour plus de détails sur les travaux de Bruce Ames, voir, entre autres, ici, ici et ici sur ForumPhyto.

Sur la question du contrôle de la filière bio, certains faits avancés par H Miller sont propres à la situation aux USA. Cependant, les situations US et européennes ne diffèrent pas fondamentalement : comme il n’y a pas de différences substantielles entre un produit bio et un produit conventionnel, seule une traçabilité et un contrôle stricts peuvent permettre de garantir qu’on « en a pour son argent ». Or les contrôles, en raison de leur coût, ne peuvent qu’être partiels. Comme il y a souvent une différence de prix importante entre le bio et le conventionnel, la tentation est grande de frauder.
La fraude n’est évidemment pas généralisée. Elle peut cependant, dans certaines productions et/ou dans certaines régions du monde, être significative.

Pour Henry Miller, « l’agriculture biologique est non-scientifique. Elle est un gadget marketing massivement subventionné qui induit le consommateur en erreur et le trompe, à la fois du fait de la nature même de la réglementation et de la fraude. Le vieux dicton qui dit que, quand on y met le prix, on a de la qualité ne s’applique pas quand vous achetez des produits bios surévalués »

[1] Food and Drug Administration aux USA est l’équivalent de l’ANSES et de l’agence du médicament en France