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Glyphosate : La France doit reconnaitre ses atouts agronomiques et environnementaux

19 sept. 2017

Le « débat » sur le glyphosate reprend de plus belle à l’approche de la décision finale de l’UE qui doit intervenir avant la fin de l’année. L’UE suivra-t-elle les sirènes environnementalistes qui en font le diable en personne ? Ou l’avis unanime des scientifiques qui montrent son innocuité et des professionnels qui mettent en avant son rôle positif dans la préservation de l’environnement.

La France a pris la « décision », annoncée par Nicolas Hulot, ministre de l’environnement, de voter contre la ré-approbation du glyphosate au niveau de l’UE. Pourtant les avis de toutes les agences de sécurité internationales, européennes et nationales sont nets : le glyphosate est une substance sûre.
Glyphosate et santé : RAS

Quoiqu’en disent les anti-pesticides par principe, l’ensemble des agences de sécurité sanitaires ont tranché : le glyphosate est sûr pour le consommateur comme pour l’utilisateur.
Voir nos articles précédents sur le sujet. Par exemple ici, ici ou ici.

On peut rajouter :
– l’avis récent de l’EFSA : « Le glyphosate n’est pas un perturbateur endocrinien » (Actu-Environnement)
– « Monsanto : Le glyphosate et une roche peuvent vous tuer », article montrant que les Monsanto Papers est « un truc risible pour montrer que la pauvre agence du CIRC est attaquée par Monsanto »

Glyphosate et environnement : une interdiction aberrante

Les organisations agricoles ont surtout souligné l’aberration agronomique et environnementale d’une interdiction éventuelle du glyphosate.
Le glyphosate, lorsqu’il est bien utilisé, est plutôt un des outils de préservation du sol, d’augmentation du taux de matière organique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La plus argumentée sur le terrain agronomique et environnemental est sans doute la lettre ouverte de la FDSEA du Loiret et des JA « Hulot : touche pas au glypho !!! ». La lettre pointe la contradiction de Nicolas Hulot. On ne peut pas affirmer d’une part « qu’il faut s’appuyer sur « ce que dit la Science» pour défendre la réalité du réchauffement climatique », ou encore qu’il faut « s’appuyer sur ce que dit la science pour rendre obligatoire 11 vaccins chez le jeune enfant » (« décision courageuse »). Et d’un autre côté « que vous n’appliquiez pas cette même règle à propos du glyphosate ».
Le consensus scientifique est large autour de sa non-cancérogénicité.
L’analyse de risque montre clairement qu’avec un très faible risque, il contribue à réduire la consommation de carburant en agriculture et au stockage de carbone dans les sols.
Bref, conclut cette lettre ouverte, « Il est difficile de renoncer à ce a quoi on a longtemps cru, et de s’opposer à ceux qui vous soutiennent. Si la protection de l’environnement est vraiment votre priorité vous trouverez le courage de défendre auprès de vos soutiens politiques et auprès de l’Union Européenne, le renouvellement du glyphosate pour 10 années. »

Dans « Glyphosate « M. Hulot peut-il tout se permettre ? » », la France Agricole rend compte de la visite de Stéphane Travert aux Terres de Jim, grande fête des JA.

En titrant « FNSEA et APCA d’accord pour arrêter le glyphosate, mais progressivement », Campagnes et Environnement montre de fait la difficulté de calmer le jeu face à une décision gouvernementale unilatérale…

Mise à jour du 20/09/2017 :
« Des agriculteurs défendent le glyphosate » (La Voix du Nord). Article détaillé incluant historique, contexte et témoignages.

Glyphosate et économie

Parce qu’il permet moins de labour, qu’il est un des outils pour la préservation des sols tout en réduisant l’impact négatif des adventices (« mauvaises herbes ») à un coût raisonnable, le glyphosate est aussi un des outils de l’efficacité économique.

Dans « Un caprice Royal à deux milliards d’euros », Agriculture et Environnement (A&E), montre pourquoi l’interdiction du glyphosate serait dommageable à l’environnement et à l’économie. Cependant l’intérêt spécifique de son article est son analyse politique : « À l’Elysée, on estime en effet difficile de revenir sur ce vote négatif. Du moins tant que le Président aura besoin de maintenir Nicolas Hulot au sein de l’équipe gouvernementale. La France s’étant mise hors-jeu, le sort de cet herbicide dépend désormais de l’Allemagne. […] et rien n’est gagné »
Un enjeu qui devrait rester technique et scientifique…

Dans « Paris tâte le terrain en vue du prochain vote sur le glyphosate » (en français, in English), Euractiv montre la complexité politique de la situation. Les déclarations d’un diplomate européen et de Vytenis Andriukaitis font état de la dérive politicienne du débat, mais aussi du fait que les lignes bougent, même si rien n’est joué.

Mise à jour du 20/09/2017
Pour un tour complet des positions de la discussion dans l’UE, lire cet article de Euractiv. (en français, in English). Un compromis sur la biodiversité pourrait permettre à la Commission Européenne d’obtenir l’accord de l’Allemagne.

Notre conclusion

La ré-autorisation du glyphosate est d’importance capitale : économiquement, techniquement, agronomiquement et du point de vue de l’environnement. Des ONG anti-pesticides par principe ont voulu, ou veulent toujours, en faire une décision politique, symbolique de la lutte contre Monsanto, présenté comme le diable.
Or, le glyphosate est dans le domaine public depuis de nombreuses années. Il est peu coûteux. Il a démontré son efficacité et son innocuité, il est un des outils de protection des sols et de l’environnement. L’utilisation raisonnée du glyphosate est avant tout un enjeu agricole.
Il est temps que les autorités, à commencer par les européennes, cessent de se voir dicter leurs décisions par des acteurs éloignés des réalités agricoles et s’appuient effectivement sur la science. (comme l’ont fait les autorités canadiennes ces derniers mois…voir « Le Canada ré-autorise le glyphosate » (Seppi))

1709HulotCharrueGlyphosate